2013-11-20 20:51:59

Sardaigne : jour de funérailles, le Pape prie pour les victimes des inondations


A l’audience générale, mercredi 20 novembre, le pape François a renouvelé son appel à prier pour les victimes des inondations en Sardaigne. Pendant ce temps sur place, dans les zones touchées, les secours travaillent sans relâche pour aider les personnes submergés par la masse d’eau, qui s’est accumulée pendant deux jours, à nettoyer les maisons inondées et vider les caves. Le bilan reste à 16 morts : cet après-midi ont eu lieu les funérailles de certains d’entre eux.

Monseigneur Angelo Becciu représentait le Secrétaire d’État du Saint-Siège : « Le Pape est présent parmi nous, pour partager votre angoisse, pour encourager tout le monde à ne pas céder au désespoir et à vivement respecter la nature et à s’occuper de la terre, pour éviter dans le futur d’autres tragédies aussi dévastatrices ».

La peur est toujours présente, mais la situation semble s'améliorer à Oristano, où la nuit s’est passée sans incident, et où l'urgence est de retour. Dans la plupart des zones touchées, des dizaines de personnes ont également passé cette nuit dans des abris mis en place par les autorités locales.

A tous ceux qui ont touchés par la tragédie est venu mercredi 20 novembre de la place Saint-Pierre l'appel du pape François :

« Nous ne pouvons pas oublier les victimes des récentes inondations en Sardaigne : prions pour eux et leurs familles, et soyons solidaires avec ceux qui ont subi des dommages. Maintenant, nous allons faire une petite prière en silence, puis prier Marie pour qu’elle bénisse et aide tous nos frères et sœurs. »

A Olbia, la ville la plus durement touchée par les inondations, où des centaines de personnes ont tout perdu, leurs maisons ont été envahies maisons par l'eau et la boue, ils ont aujourd’hui prié pour six des 16 victimes : à 15h30 dans la salle de sport Mgr. Sebastiano Sanguinetti a célébré les funérailles d'un père et de son fils de trois ans, d’une mère et son enfant de deux ans et de deux personnes âgées. Ce matin à Tempio Pausania, un dernier adieu a été fait aux trois victimes de l'effondrement du pont sur la route entre Olbia et Tempio, un accident sur lequel il faudra enquêter. A Terralba, Uras et Solarussa, les villes les plus touchées autour d’Oristano, aujourd'hui leurs habitants se sont réveillés sous un ciel clair, et les gens regroupés dans le centre d'accueil ont été incapables de retourner dans leurs maisons.

Le pasteur associé de Solarussa, Don Fabio Ladu, interrogé par Antonella Palerme, du service italien :

La Sardaigne s’est toujours distinguée par sa solidarité, son accueil, nous avons eu une expérience de première main dès les premiers instants. Nous avons vu des gens qui, avec des camions, des tracteurs, des bulldozers, se sont mis à la disposition de toutes les personnes dans le besoin et en particulier ceux réunis dans le centre d'accueil mis en place dans la salle paroissiale. Ils ont aussi apporté des vêtements, de la nourriture et des couvertures. Ils ont touché le cœur des gens.

Quels sont vos besoin ?

En ce moment, il y a surtout de besoin de beaucoup de solidarité, d’être au plus près des gens, faire un sourire, dire un mot gentil ou un encouragement. Ensuite, il y aura certainement aussi besoin de vêtements, parce que l'eau a pénétré dans les maisons et inondé les meubles et donc les vêtements sont maintenant inutilisables.

Est-ce que d’une certaine façon, l’homme a trop pris à la nature et que maintenant elle récupère ce qui lui a été enlevé ?

Sûrement, la nature reprend toujours ses droits. Nous ne pouvons pas nous battre contre une rivière, un marécage ou contre un ruisseau, parce que qu'on le veuille ou non, ces situations sont reines et elles ressurgissent à la lumière du cours naturel des choses.

En tant que prêtre, quels mots adressez-vous à votre communauté en ce moment?

D’avoir confiance, de ne pas se décourager, car le Seigneur même en ces temps de grande souffrance et de douleur est toujours présent. Voir tous ces gens dans la grande salle, embrasser les personnes âgées, essuyer leurs pieds, mettre leurs bas, était comme toucher le Seigneur, présent au milieu de nous . Les mots sont donc, par conséquent, encouragent et poussent à avoir la foi que le Seigneur ne nous abandonne jamais.



Le nombre de personnes déplacées est descendu à environ 1700, alors que se poursuivent les recherches des disparus. La Protection civile a précisé qu’elle maintient le niveau d'alerte pour le risque hydrogéologique dans la quasi-totalité de la région. « Personne ne pouvait imaginer un tel désastre », a déclaré Antonella Dalu, le maire de Torpé, dans la province de Nuoro, le village dénombre une victime, de nombreux dommages et des centaines de familles déplacées. « Nous avons fait tout notre possible », a ajouté le Antonella Dalu, le maire de Torpé, dans la province de Nuoro, interrogé par Antonella Palerme, du service italien :

Nous avons eu l'alerte dimanche soir, qui ne présageait pas un évènement d’une telle ampleur. Nous avons immédiatement fait évacuer les habitants qui vivent à gauche de la rivière ( Rio Posada - ndlr) où a cédé la digue. En près d’une heure, cependant, à 19 heures, les gens étaient déjà sur les toits. A partir de là, donc, nous avons fait évacuer le côté droit et toute les habitations en contrebas de la ville.

Êtes-vous prêt à revoir le plan de prévention, car la zone a toujours un risque hydrogéologique...

Oui, nous avions déjà prévu un plan pour mettre fin définitivement à ce problème, que personne n’est à vivre avec un tel drame à l’esprit. Nous devons affronter un tel projet.

Que prévoyez-vous dans ce plan ?

Dans tous les cas, à renforcer et à réviser le barrage, qui devait retenir l'eau et surtout de terminer la construction des digues. Si les digues de la rivière avaient été achevées, le côté droit n'aurait pas eu les problèmes que nous avons affrontés.

Vous en parlerez avec les maires des villes voisines ? La solidarité entre vous ...

Nous sommes tous en relation avec les maires des villes voisines, absolument. Nous prévoyons de faire un plan d'action unique. Parmi les citoyens, bien sûr, la solidarité n'a pas manqué, parce que les personnes déplacées ont trouvé refuge en particulier dans les maisons de parents et d’amis. Ceux que nous avons eu à prendre en charge dans les centres de soins ont été très peu au final, parce que presque tout le monde a offert un abri à ceux qui l'avaient perdu.

Après la douleur, il est temps de faire face à la responsabilité humaine. Faire face à une dépression massive dirait les climatologues , qui a provoqué ce " cyclone extratropical " qui a frappé la Sardaigne, mais il ne faut pas oublier la gestion désastreuse du territoire et la surdité de la classe politique face à la répétition des signaux d’alarme qui, s’ils avaient été écoutés, auraient pu éviter cette tragédie.










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