Le cardinal Rai condamne l'attentat contre l'ambassade d'Iran à Beyrouth
Le Liban, que Jean-Paul II qualifiait de message et de modèle de coexistence, subit
le contrecoup de l’instabilité régionale et du combat entre rapports de forces, sunnites
et chiites, entre l’Iran, la Syrie et les monarchies du golfe. Le pays du Cèdre a
été frappé par un attentat sanglant ce mardi 19 novembre. Deux explosions successives
ont touché l'ambassade d'Iran à Beyrouth faisant au moins 23 morts selon un dernier
bilan, et plus de 120 blessés.
Parmi les victimes le conseil culturel de l'ambassade
d'Iran. La Syrie a fermement condamné l'attentat qui a été revendiqué à la mi-journée
par un groupe jihadiste, les Brigades Abdullah Azzam. L'Arabie saoudite a fustigé
à plusieurs reprises l'implication de l'Iran dans le conflit syrien et la participation
du Hezbollah. Nous avons recueilli la réaction du cardinal Bechara Boutros Rai,
Patriarche d'Antioche des Maronites. Des propos
recueillis par Giancarlo La Vella
« Nous condamnons vivement cet acte de
terrorisme . A travers ça, nous voudrions dire que la Communauté Internationale est
responsable de tout cela. Il faut quand même que la Conférence de Genève 2 puisse
avoir lieu pour solutionner le problème syrien et pour régler le problème en Irak,
en Égypte et surtout le grand conflit israélo-palestinien. Tout cela, c’est le contexte
général de ces amertumes et de ces troubles, partout ».
Et concernant
le Liban, en particulier ?
« En ce qui concerne le Liban, je regrette infiniment
que ce petit pays qui ouvre ses portes à tout le monde, qui présente une plateforme
d’ententes et de rencontres, de religions et de cultures soit en train de payer le
prix du conflit israélo-palestinien avec un demi-million de réfugiés palestiniens
armés (armes lourdes et légères). Nous assumons le grand poids d’un million cinq cents
mille réfugiés syriens qui vivent au Liban avec tout le poids économique, social,
sécuritaire et politique ».
Nous vivons la division entre sunnites
et chiites, une division politique au Liban, qui bloque la formation du nouveau gouvernement
depuis sept mois et il y a aussi la menace qu’on bloque l’élection d’un nouveau président
au mois de mai prochain. Alors, nous nous adressons au Saint-Siège, au Saint-Père,
pour qu’il continue toujours son action diplomatique afin qu’une solution pacifique
puisse englober tout ce Moyen-Orient, toujours souffrant et toujours martyrisé. (Dernière
mise à jour, mardi 19 novembre 17.30)
(Photo : explosions contre l'ambassade
d'Iran à Beyrouth)