Un pèlerinage-congrès au sanctuaire mexicain de Notre Dame de Guadalupe se déroule
ces jours-ci dans le cadre de l’Année de la Foi. Il est organisé par la Commission
pontificale pour l’Amérique latine, en collaboration avec les Chevaliers de Colomb.
Placée sous le thème de la nouvelle évangélisation sur le continent américain, la
rencontre a commencé ce samedi et s’achèvera mardi. Plus de 300 personnes, religieux
et laïcs, débattent des défis actuels et échangent leurs expériences, notamment au
sein de douze ateliers de travail. La prière occupe une place importante : une grande
veillée mariale en l’honneur de Notre de Guadalupe aura lieu le 18 novembre. On prévoit
la participation de milliers de pèlerins. Les travaux ont été inaugurés par le cardinal
Marc Ouellet. Le préfet de la Congrégation pour les évêques avait choisi d’axer son
exposé sur l’impact du pontificat actuel pour le continent américain. Temps fort de
cette première journée, le pape François a livré quelques réflexions aux congressistes
dans un message vidéo.
Un message vidéo, pour comprendre ce qu'est la mission
Premier
point, cher au Souverain Pontife, l’Eglise doit être dans un état permanent de mission,
toutes ses activités pastorales doivent avoir un caractère missionnaire. L’Eglise
ne peut pas s’enfermer ni se contenter des résultats obtenus. Sinon – a averti le
Pape - elle court le risque de « faire une indigestion d’abondance imaginaire et superflue
» et de s’affaiblir. Deuxième point essentiel : l’élan missionnaire ne doit exclure
personne. Il faut aller vers les autres pour partager la joie de la rencontre avec
le Christ et pas pour imposer de nouvelles obligations, pour réprimander ou se plaindre
des imperfections et des insuffisances. L’évangélisation exige beaucoup de patience,
de sérénité et aussi de créativité. Le pape François met en garde contre le risque
de se limiter à « faire comme on l’a toujours fait ».
Troisième point : les
évêques, qui ont la charge de guider l’action pastorale, ne doivent pas se comporter
comme des princes ou comme des fonctionnaires uniquement préoccupés par la discipline
et l’organisation. Ils doivent veiller sur le peuple de Dieu, sauvegarder son unité
et promouvoir son espérance. Cela vaut d’ailleurs pour tous les agents de la pastorale
et en particulier pour les prêtres. Le Saint-Père déplore notamment la tentation du
cléricalisme qui nuit beaucoup à l’Eglise en Amérique latine et qui freine la prise
de responsabilité du laïcat. L’urgence est donc de former des ministres capables
d’entrer en dialogue avec les gens. Cela requiert des structures solides et durables,
mais aussi des capacités d’autocritique pour juger les résultats.