Les évêques américains mettent en garde contre une pauvreté sous-estimée
L’effet François se fait sentir aux Etats-Unis où les évêques ont choisi de placer
au sommet de leurs priorités la lutte contre la pauvreté et l’assistance aux immigrés.
Ils viennent d’achever à Baltimore leur assemblée générale au cours de laquelle ils
ont mis au point de nouvelles stratégies pastorales. Devant les journalistes, le nouveau
président de la Conférence épiscopale, Mgr Joseph Edward Kurtz, a clairement indiqué
que les besoins des couches sociales les plus fragiles étaient jugés comme la principale
priorité pastorale du moment.
« Il existe le risque de sous-estimer la
pauvreté »
« Le défi que nous entendons relever – a affirmé l’archevêque
de Louisville – est celui de servir les plus vulnérables, les sans-voix, à commencer
par les immigrés ». De son côté, le cardinal Donald William Wuerl, archevêque de Washington,
a confirmé que l’attention s’était concentrée sur les besoin des pauvres. « La justice
sociale – a-t-il expliqué – a toujours été au cœur des préoccupations de l’Eglise
catholique aux Etats-Unis. Mais dans un pays, qui figure parmi les plus riches de
la planète, on court parfois le risque de sous-estimer le drame de la pauvreté ».
Les évêques ont d’autre part adressé un nouvel appel au Congrès afin que soit
approuvée au plus vite la réforme de la loi migratoire. Il est, selon eux, immoral
de profiter du travail des immigrés irréguliers sans leur accorder de protection légale.
Solidarité avant tout donc, mais les évêques américains n’entendent pas pour autant
négliger d’autres dossiers essentiels comme l’évangélisation, l’éducation, la protection
de la vie, le renforcement du mariage et de la famille, la défense de la liberté religieuse,
et la pratique sacramentelle.
Campagnes de prière et de jeûne
Des
campagnes de prière et de jeûne sont ainsi prévues pour défendre les valeurs morales
et religieuses fondamentales. A propos de la liberté religieuse, le cardinal Timothy
Michael Dolan, archevêque de New-York et président sortant de la Conférence épiscopale,
a estimé qu’il s’agissait aujourd’hui de l’une des principales sources de préoccupation
sociale et politique.
Le communiqué final des évêques ne manque pas d’épingler
la réforme du système de santé voulue par le président Barack Obama, qui viole, selon
l’Eglise catholique, la liberté de conscience en matière d’avortement. Les évêques
poursuivront leur campagne de défense de l’héritage chrétien et des libertés. Enfin,
ils prendront en considération les défis pastoraux posés par la croissance démographique
des hispanophones.