Le père français Georges Vandenbeusch, enlevé dans la nuit de mercredi à jeudi dans
le nord du Cameroun. Ce rapt « porte la signature » de Boko Haram, le groupe islamiste
armé dans le Nigéria voisin, selon Yaoundé. Une enquête pour « enlèvement en relation
avec une entreprise terroriste » a été ouverte jeudi à Paris. Le président français
François Hollande assure que tout est mis en œuvre pour le retrouver. Egalement derrière
le prêtre Georges, toute l’Eglise de France et sa paroisse, près de Paris.
Ses
anciens paroissiens, de la commune de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, lui ont apporté
leur soutien lors d’une veillée de prière jeudi. Soutien et solidarité à celui qui
a été leur curé pendant neuf ans, avant qu’il ne parte au Cameroun en 2011. Des mots
de soutien aussi de la part des évêques de France, par la voix de leur porte-parole,
Mgr Bernard Podvin, pour qui « l’émotion est vive ». Il a invité tout le monde à «
porter le père Georges ainsi que ses proches et ses paroissiens dans la prière, la
pensée et la solidarité ».
Une quinzaine d’hommes armés
« Les
ravisseurs, qui étaient une quinzaine, sont arrivés sans voiture dans la nuit. Ils
sont d'abord allés dans la maison des sœurs pour trouver de l'argent, il n'y en avait
pas, et le Père Georges a eu le temps de prévenir l'ambassade », a déclaré au cours
d'une conférence de presse Mgr Gérard Daucourt, évêque de Nanterre, diocèse dont dépend
le prêtre enlevé.
Selon les témoignages recueillis par le diocèse, les agresseurs
ont d'abord fouillé la maison adjacente des religieuses où ils ont essayé de forcer
un coffre-fort. Ce répit, selon les mêmes témoignages, a permis au prêtre d'appeler
au téléphone l'attaché militaire de l'ambassade de France à Yaoundé avec lequel il
était fréquemment en contact. Deux prêtres du diocèse de Maroua, dont dépend la paroisse
de Nguetchewe (à environ 700 kilomètres au nord-est de Yaoundé) se sont rendus sur
place vers quatre heures du matin. « Une valise vide avec juste un chéquier au nom
du père Georges a été retrouvée un peu plus tard sur la route menant vers le Nigeria
», a rapporté l'évêque de Nanterre.
Au service des réfugiés nigérians
«
Je veux rester au service des gens. Je sais que c'est difficile mais c'est difficile
pour moi aussi », confiait il y a quelques jours de cela le père Georges à l'évêque
du diocèse de Maroua qui était venu le mettre une nouvelle fois en garde contre les
risques à rester dans la zone. « Personnellement, je suis très fier des choix qu'a
fait ce prêtre pour sa mission », a déclaré Mgr Daucourt.
Le prêtre s’occupait
notamment d’aider les réfugiés nigérians qui fuient les violences entre Boko Haram
et l’armée, quelque 10 000 personnes au Cameroun. Le père Georges connaissait les
risques, pour lui ce travail était « passionnant », comme il l’avait écrit à ses paroissiens.
Le
gouvernement camerounais « craint » que le prêtre ne se trouve déjà « hors de son
territoire », mais sans mentionner le pays où se trouverait le père Georges. « Signature
de Boko Haram », une « forte probabilité » selon les autorités camerounaises, « mais
nos services de renseignements y travaillent pour en avoir le cœur net ».
Avec
AFP
(Photo : le père françois Georges Vandenbeusch, en 2011)