Le Pape au Quirinal s'inquiète pour la famille et l'économie en Italie
Le Pape sous les ors de la République italienne : François a effectué ce jeudi matin
à Rome une visite officielle au président italien Giorgio Napolitano au Quirinal,
ancienne résidence d’été des papes. Il a rencontré les principales autorités du pays
: le président donc, mais aussi le président du Conseil et les présidents des chambres.
Cette visite d’Etat répond à celle effectuée par le chef d’Etat italien le 8 juin
dernier au Vatican. Le pape François, dans son discours, a tout d’abord souligné «
l’excellent état des relations réciproques » entre le Saint-Siège et l’Italie avant
de confier qu’il voudrait « frapper à la porte de chaque habitant de ce pays, où se
trouvent les racines » de sa famille. Mais le Pape a surtout abordé les questions
sociales, qui lui sont si chères.
Xavier Sartre
Pour le Pape,
il est « nécessaire de multiplier les efforts pour soulager les conséquences de la
crise économique et pour cueillir et renforcer chaque signe de reprise ». A ce titre,
souligne le Pape, « la première tâche de l’Eglise est de témoigner de la miséricorde
de Dieu et d’encourager de généreuses réponses de solidarité pour ouvrir un avenir
d’espoir ».
La famille et les difficultés sociales
« Là où grandit
l’espoir se multiplient même les énergies et l’engagement pour la construction d’un
ordre social et civil plus humain et plus juste ». La souffrance que le Pape peut
voir en Italie, il l’a touchée du doigt à Lampedusa, lors de sa visite en juillet
dernier. Il a pu y constater « le louable témoignage de solidarité de tant de personnes
qui se dépensent pour accueillir » les migrants. A Assise, également, en octobre dernier,
il a pu « toucher avec ses mains, les blessures qui affligent tant de personnes ».
Parmi les plus touchés par cette crise qui n’en finit pas : la famille, «
au centre des espoirs et des difficultés sociales ». Et le pape François a plaidé
en sa faveur car « elle a besoin de la stabilité et de la reconnaissance des liens
entre ses membres pour réaliser pleinement son rôle irremplaçable et réaliser sa mission
». C’est pourquoi a conclu le Pape sur ce thème, « la famille demande à être appréciée,
valorisée et protégée ».
Le sens de l'engagement, avec humanité
Après
les discours officiels, le Pape s’est adressé aux employés du Quirinal et à leurs
proches. Ce fut l’occasion pour lui de revenir sur l’importance de la famille et des
enfants qu’il n’a pas manqué ensuite de saluer. Il a invité les employés à « conserver
un esprit d’accueil et de compréhension envers tout le monde. On a tant besoin de
personnes qui s’engagent avec professionnalisme et un sens marqué d’humanité spécialement
envers les plus faibles ».
Le pape François et le président Napolitano ont
également évoqué Benoît XVI à qui François a voulu adresser ses « pensées » et son
« affection ». Le Pape a salué l’insertion dans la constitution italienne, les Accords
du Latran et l’Accord de révision du Concordat dont on célébrera dans quelques semaines
le trentième anniversaire. Il s’agit « d’un cadre solide normatif pour un développement
serein des rapports entre Etat et Eglise en Italie, cadre qui reflète et soutient
la collaboration quotidienne au service de la personne humaine en vue du bien commun,
dans la distinction des rôles et des secteurs respectifs d’action. »
Echange
de cadeaux
Lors de l’échange de cadeaux, dans le Salon des Tapisseries,
le pape a offert au président de la République deux médaillons en bronze de facture
moderne. Le premier représente saint Martin de Tours (316-397) à cheval, partageant
son manteau avec un pauvre. Le geste du saint - patron de la ville de Buenos Aires
- symbolise l’engagement envers les plus pauvres. Sur le second figure un ange qui
embrasse les deux hémisphères du globe terrestre, en combattant un dragon, pour symboliser
un monde de solidarité et de paix fondé sur la justice. De son côté, Giorgio Napolitano
a offert au pape une grande gravure ancienne représentant le Palais du Quirinal. Par
la suite, les deux hommes ont pu découvrir un précieux manuscrit ancien, le "Codex
Purpureus Rossanensis", un évangéliaire enluminé sur parchemin pourpre du 6e siècle,
actuellement conservé au musée diocésain de Rossano en Calabre. Ils ont attentivement
écouté les explications des experts présents sur place. Après les deux discours, le
pape François s’est rendu dans la Chapelle Pauline, chef-d’œuvre de l’art baroque.
De dimensions semblables à la Chapelle Sixtine au Vatican, ce lieu a servi de cadre
à plusieurs conclaves au 19e siècle.
(Photo: le Pape François et le président
Giorgio Napolitano)