Syrie, Mgr.Mamberti: Genève 2 est « le premier pas pour commencer un processus difficile
»
La Conférence de Genève 2 « peut et doit être un premier pas fondamental, au moins
pour commencer un processus qui sera, de façon prévisible, difficile. Nous ne savons
pas encore quelle forme prendra cette Conférence ni si le Saint-Siège sera invité
à y participer comme Observateur. Si tel est le cas, le Saint-Siège enverra une Délégation
pour montrer sa sollicitude pour le bien de la nation syrienne et pour offrir discrètement
toute la collaboration possible ». Voilà ce qu'a déclaré Mgr Mamberti, Secrétaire
pour les Relations avec les États du Saint-Siège lors d’un entretien réalisé par l’agence
Sir. Dans le même temps, à Istanbul, on apprenait que la Coalition nationale syrienne
pourrait être présente à Genève, une ouverture qui fait croître la possibilité d’une
conférence de paix d’ici la fin de l’année.
Pas de solution militaire au
conflit syrien
« Le Saint-Siège, déclare le Secrétaire pour les Relations
avec les États, souhaite et encourage la tenue de la Conférence Genève 2 avec la
plus grande participation possible. De façon réaliste, on ne peut pas prétendre que
la Conférence puisse résoudre d’un coup un conflit qui est particulièrement complexe
et où sont impliqués de nombreux intérêts divergents avec différents acteurs qui ne
sont pas seulement locaux mais également régionaux. Cependant, il n’y a pas d’autre
voie que celle de la recherche d’un accord avec l’aide de tout le monde». Mgr. Mamberti
répète « qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit. En ce sens, continuer à
fournir des armes aux adversaires ne fait que contribuer à augmenter les victimes
et les souffrances du peuple syrien. Si la violence continue, il n’y aura pas de vainqueurs,
mais seulement des vaincus ».
Parmi les principes généraux qui doivent orienter
la recherche d’ « une solution juste au conflit », Mgr Mamberti en cite trois : «
il est avant tout indispensable de mettre tout en œuvre pour le rétablissement d’un
dialogue entre les parties et pour la réconciliation du peuple syrien ; ensuite,
il est nécessaire de préserver l’unité du pays en évitant la constitution de différentes
zones pour les différentes composantes de la société : à côté de l’unité du pays,
il est nécessaire de préserver également son intégrité territoriale. En outre, il
sera important de demander à tous les groupes – en particulier à ceux qui aspirent
à occuper des postes de responsabilité dans le Pays- d’offrir les garanties que dans
la Syrie de demain, il y aura de la place pour tout le monde, en particulier pour
les minorités en y incluant évidemment les chrétiens ». Pour Mgr. Mamberti restent
également importants « le respect des droits de l’homme et de la liberté religieuse
» et le concept de « citoyenneté, sur la base de laquelle tous sont citoyens avec
la même dignité, avec des droits et des devoirs égaux, indépendamment de leur appartenance
ethnique et religieuse ».
(Photo: Mgr Mamberti, lors d'une intervention
à l'ONU en 2012)