La revue de la Presse Catholique d'Afrique. Mercredi 13 novembre 2013
Dans les colonnes de la presse catholique africaine l’actualité tire dans tous les
sens cette semaine. Ainsi que vous le verrez, aucun des thèmes traités par un confrère
dans une sous-région ne se rapproche de celui d’un autre dans une autre partie du
Continent.Cela commence par SENKTO qui aborde une question d’importance (et que l’on
croyait pour cela ne plus devoir mériter l’instance pesante des commentateurs) : l’avortement.
Certes le portail de l’Eglise catholique du Sénégal n’ouvre pas le débat pour juste
réaffirmer les positions bien connues du magistère en la matière ; il ouvre le débat
… pour répondre à un prêtre. Peu courant !
Comme on ne dispose pas de tous
les éléments d’appréciation en main, contentons-nous de lire l’énoncé du problème
tel que le présentent les confrères : « Suite à l’interpellation du Père Armel
Duteil réagissant à l’article du journal Le Populaire du 06 novembre, Abbé Léon Diouf,
Vicaire épiscopal, chargé du Secrétariat épiscopal de la Pastorale Sociale et Religieuse
(SEP), apporte quelques éclairages sur la position de l’église catholique sur l’avortement
mais surtout sur la prise en charge de cette grande question par le troisième Plan
d’action pastoral de l’Archidiocèse de Dakar ». On lit encore, en réponse : « A travers
le Troisième Plan d’action pastoral de l’Archidiocèse de Dakar, le Cardinal SARR appelle
tous les Diocésains à participer à la force de purification, reconstruction, de prévention
du mal dramatique de l’avortement, selon l’enseignement augustinien : rejeter le péché
mais aimer et aider le pécheur à revenir de son égarement ».
Le pétrole
n'est pas tout
Après le Sénégal, rendons-nous au Bénin où la Une de La
Croix du Bénin est d’une tout autre teneur. Le journal entend rappeler qu’il faut
rester très réalistes face aux perspectives heureuses d’une prochaine exploitation
d’hydrocarbures dans le pays. Le titre d’ouverture est d’ailleurs d’une parfaite limpidité
: « Euphorie pétrolière : ne pas vendre la peau de l’ours sans l’avoir tué ». Et
d’ajouter : « Bien loin d’assurer la prospérité de tout un pays, l’exploitation des
abondantes ressources naturelles en Afrique contribue au contraire à creuser l’écart
entre les nantis et les plus démunis (…). Le Gabon, le Nigeria, l’Algérie sont-ils
devenus des pays développés par l’exploitation, depuis plus d’un demi-siècle, de leurs
ressources pétrolières ? (…) Nous courons tête baissée vers l’exploitation de notre
pétrole sans nous donner le temps de la réflexion stratégique nécessaire ». C’est
pourquoi le journal met en garde : « Attention à la « pétromania » ! (…) Si le Béninois
ordinaire peut être optimiste et avoir le sourire jusqu’aux oreilles en apprenant
cette nouvelle de l’abondance de nos réserves pétrolières, il devrait en être autrement
pour les dirigeants et les intellectuelles ». Rien à ajouter.
Parlons du Bénin
mais dans un autre cadre. On lit en effet sur le portail de l’Eglise catholique au
Rwanda qu’ « une délégation du diocèse d’Abomey au Bénin conduite par son évêque,
Mgr Eugène Houndekon, effectue depuis dimanche 10 novembre un voyage d’étude au Rwanda.
Lundi 11 novembre 2013 cette délégation a une séance de travail au secrétariat général
de la Conférence épiscopale du Rwanda pour s’inspirer du partenariat entre le CRS
(Catholic Relief Service) et l’Eglise catholique au Rwanda ». La délégation béninoise
compte sept personnes précise, sous la plume d’Aloys Mundere, le portail de la Conférence
épiscopale.
Communiquer dans la collobarion et la synergie
Défense
de la vie, économie, coopération : il ne manquait plus que les médias dans cet éventail
de thèmes. La lacune est comblée par l’Agence catholique nigériane de presse, CNSN,
qui commente les résultats de la dernière assemblée générale de l’association des
directeurs diocésains de communication. Les travaux, tenus à Abakaliki, dans l’Etat
d’Ebony, ont notamment été marqués par la vigoureuse intervention de Mgr Emmanuel
Badejo. L’Evêque, journaliste formé à la Grégorienne, à Rome et chargé des médias
au sein de la Conférence épiscopale, a tenu à rappeler que la première mission d’un
communicateur catholique était celle de renforcer la communication pastorale. Pour
ce faire, le journaliste catholique nigérian, sera bien inspiré en s’aidant, plus
qu’il ne le fait aujourd’hui, de la coopération avec les autres communicateurs diocésains
pour une synergie au bénéfice de toute l’Eglise.
Mgr Zuppi, ordonne des
Trinitaires africaine à Rome
Au Congo, La Semaine Africaine qui paraît
à Brazzaville, ouvre ses pages religieuses par l’ordination diaconale de cinq nouveaux
religieux trinitaires. Ils proviennent du Gabon, du Brésil, du Vietnam (deux), du
Brésil et, bien entendu, du Congo. Particularités de ces ordinations : elles se sont
déroulées à Rome et conférées par Mgr Matteo Maria Zuppi. Le journal ne le signale
que comme un des vicaires du Pape pour Rome. Mais nous devrions volontiers ajouter
que Mgr Zuppi est bien l’homme à la valise fatiguée connu de la plupart des journalistes
catholiques d’Afrique. Mgr Zuppi a été, en effet, l’homme des médiations difficiles
dans des pays en guerre (Burundi, Mozambique, Angola, Congo, Congo-RDC…) , partout
où agissait la Communauté Sant’ Egidio de Rome pour ramener la paix et la réconciliation.
Continuons
de prier pour la Libération des 3 prêtres enlevés
Enfin, comme chaque semaine,
rappelons avec CENCO, le portail de l’Eglise catholique en République démocratique
du Congo, que depuis un an (et un mois), trois prêtres sont retenus contre leur volonté
dans la vaste forêt équatoriale de ce pays. « Les trois pères Assomptionnistes qui
ont été enlevés au mois d'octobre (2012 – Ndlr), sont toujours aux mains de leurs
ravisseurs. La Conférence Episcopale Nationale du Congo, et particulièrement le diocèse
de Béni-Butembo continue à demander leur libération. Ces prêtres n'ont rien fait pour
mériter ce sort. Que ceux qui les détiennent se ravisent et qu'ils les laissent servir
Dieu ».