Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche 17
novembre, 33 ème dimanche du temps ordinaire. Evangile selon Saint Luc, 21, 5-19 :"Vous
serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront
mettre à mort certains d'entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon Nom."
Ecoutez
le Père Pascal Montavit
L’Evangile
de ce jour évoque la destruction du Temple de Jérusalem et la fin des temps. Ces prophéties
de Jésus sont un véritable séisme pour les Juifs qui l’écoutent. Ce Temple, qui avait
déjà été détruit par les Babyloniens il y a 600 ans, représente la fierté d’Israël.
Il est le lieu où Dieu réside et où s’organise le culte. C’est là que trois fois par
an, tout Israël se réunit pour prier et louer Dieu. Jésus annonce donc que la manière
de rendre le culte à Dieu va changer. Une ère nouvelle commence. Voyons plus en détail
comme le Seigneur présente ce temps. Tout d’abord, Jésus explique que ce
temps sera celui des faux-prophètes et des persécutions. Ce temps, c’est celui qui
va de la Mort et de la Résurrection de Jésus jusqu’à la Parousie. C’est donc notre
temps. Et il est bien vrai de dire que les faux-prophètes ne manquent pas. Généralement,
ils imitent le message de Jésus en promettant la paix et le bonheur, mais ils sont
incapables de les donner. Ces faux-prophètes peuvent être des lobbies dont notre société,
hélas, ne manque pas. Certains croient que la richesse matérielle peut résoudre tous
les problèmes. D’autres encore s’orientent vers l’Asie en ayant recours à des méditations
qui donneraient une sérénité totale. Tout cela est séduisant mais bien creux. La seule
chose qui peut combler le cœur de l’homme, c’est de savoir que « Dieu a tant aimé
le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse
pas mais ait la vie éternelle » (Jn 3,16). Dieu nous aime et nous propose la paix
du cœur dès ici-bas et le bonheur parfait et éternel dans l’au-delà. Il nous a rachetés
par son Fils. Voilà ce que les faux-prophètes ne peuvent pas apporter, même si parfois,
ils essaient d’en donner l’illusion. S’opposer à ces faux-prophètes pour témoigner
de Jésus, unique Sauveur, engendre l’incompréhension et parfois la persécution. Dans
certains pays, de nos jours, beaucoup de chrétiens sont tués simplement parce qu’ils
sont chrétiens. Notre silence, dans des pays où la liberté religieuse est acquise,
est parfois un silence coupable. Ensuite, Jésus nous rassure : « Mettez-vous
dans la tête que vous n’avez pas à vous soucier de votre défense. Moi-même, je vous
inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer
ni résistance ni contradictions » (Lc 21,14-15). Seul celui qui aura eu l’audace de
témoigner pourra goûter combien cette promesse de Jésus est vraie. Car c’est bien
au moment même où nous devons répondre de notre foi que le Seigneur nous soutient.
Quel grand bonheur intérieur il y a à témoigner de l’Amour inconditionnel de Dieu
à ceux qui ne croient pas. Et les moqueries ou les persécutions que cela entraîne
n’y changent rien. Toutefois, ce soutien que Jésus donne à ses disciples n’exclut
pas le courage et l’effort que ceux-ci doivent faire. Jésus termine son discours ainsi
: « C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie » (Lc 21,18). Courage
de l’homme et Grâce de Dieu sont donc les deux réalités qui nous permettent de tenir
bon dans l’épreuve et de vivre cette Béatitude : « Heureux les persécutés pour la
justice, le Royaume des Cieux est à eux » (Mt 5,10). Nous sommes donc appelés,
aujourd’hui, à ne pas craindre face à une société qui semble s’éloigner toujours plus
de la foi en Jésus-Christ. Il s’agit là d’un temps de grâce où le Seigneur est lui-même
notre défenseur.