Après Facebook l’an dernier, Google en 2004, un nouveau géant de l’Internet est entré
en bourse : Twitter, le site aux messages de 140 caractères. Ce fut un succès : pour
sa première séance, la semaine dernière, l’action Twitter a clôturé avec une hausse
de près de 73%. L’entreprise du web a pu lever plus d’1,8 milliard de dollars, juste
derrière Google il y a bientôt dix ans, mais loin derrière les 16 milliards de Facebook
en 2012.
Certains experts ont mis en garde contre une possible poussée de
fièvre sans mesure avec les performances réelles du site de microblogs. Comment mesurer
la valeur d’une entreprise du web ? François Mariet, professeur en gestion des
médias à Paris Dauphine, l'explique à Antonino Galofaro :
L'introduction
en Bourse de Twitter était la plus attendue aux Etats-Unis depuis celle de Facebook,
qui avait été émaillée de problèmes techniques. Les débuts de Twitter semblent pour
leur part s'être déroulés sans problème majeur.
« Les investisseurs auront
toujours des lubies, mais cela ne nous dit rien sur l'avenir » de Twitter, explique
toutefois Larry Chiagouris, un professeur de marketing de la Pace University, à l’AFP.
« L'avenir sera déterminé par combien de dollars publicitaires Twitter arrivera à
capturer », estime-t-il, « le reste n'est qu'un phénomène de court terme ».
Certains
analystes ont prévenu que le cours de Twitter risquait d'être très volatile dans les
jours à venir, et les estimations sont d'ailleurs déjà très divergentes. La maison
de courtage Topeka conseille d'acheter l'action, qu'elle voit monter jusqu'à 54 dollars.
Le cabinet de recherche Pivotal estime le bon prix à seulement 30 dollars et conseille
de vendre car avec une valorisation boursière proche de celle du nouveau géant publicitaire
Publicis-Omnicom ou du groupe internet Yahoo, « Twitter est simplement trop cher ».
Beaucoup
d'experts ont toutefois souligné ces derniers jours que la capacité de Twitter à améliorer
sa rentabilité serait un facteur crucial, et jugé urgent de développer ses recettes
à l'international, où le site a les trois quarts de ses utilisateurs mais où la publicité
en ligne est souvent moins développée et moins rentable qu'aux Etats-Unis.