Bioéthique : Mgr Brouwet, évêque de Lourdes, prêt à se mobiliser
L'Assemblée plénière des évêques de France se poursuit à Lourdes, lieu de prière par
excellence. Au programme des débats qui se poursuivront jusqu’au 10 novembre : l'Europe
à quelques mois d’élections importantes, la pastorale des jeunes adultes, l'éducation
à l'affectivité, le phénomène social de l’avortement, la formation des futurs prêtres,
la préparation au mariage chrétien. Les évêques de France évoquent également le drame
que vivent les communautés chrétiennes au Proche et au Moyen-Orient et dans quelques
autres pays du monde. Ils appuient pleinement leurs souhaits : bénéficier d'une citoyenneté
pleine et entière, d'une liberté de religion non discriminante et vivre dans des pays
dont la constitution civile reconnaisse la pluralité de la population.
Nous
avons interviewé l’évêque de Lourdes Mgr Nicolas Brouwet. Il insiste pour sa part
sur le défi que représentent les questions de bioéthique :
Une
loi, ou en tout cas un projet de loi, est en préparation à propos de la fin de vie.
L’idée, ça serait de réformer la loi Leonetti de 2005 pour trouver une voie à des
pratiques euthanasiques. Et donc, il y a de la part des associations et des évêques,
une inquiétude sur ce sujet.
Est-ce que l’ Église a tiré les
leçons du débat sur le mariage homosexuel et va aborder sa résistance contre une
éventuelle réforme du droit en ce qui concerne la fin de vie de manière différente
?
Moi j’espère qu’il peut y avoir une prise de conscience sur
ce sujet-là. Alors, c’est vrai qu’on est dans un contexte assez compliqué en France
en ce moment. C’est vrai que le gouvernement a peut-être d’autres questions sur le
feu. En tout cas, moi j’ai l’intention de me mobiliser et je crois qu’il y a un certain
nombre d’évêques qui sont prêts à le faire aussi.
L’épiscopat
français est uni pour faire face à ces thèmes- sans parler d’opposition-mais est-ce
qu’on peut parler de courants ou de façons différentes de voir les choses en ce qui
concerne notamment le dialogue avec la société ?
À ce propos-là,
on a en ce moment un groupe de travail sur la présence de l’Église dans la société
contemporaine. Donc il y a une réflexion : « Comment on se positionne ? Comment l’Église
se positionne dans la société actuelle dans les débats de société ? ». Sur le mariage
gas, il n’y a évidemment pas d’unanimité, non pas sur la question elle-même mais sur
la manière dont l’Église s’y prend pour faire entendre sa voix. Et c’est sûr, je crois
que pour la question de l’euthanasie, c’est la même chose. Certains évêques pensent
qu’il faut véritablement être présent dans les médias, d’autres pensent que ce n’est
pas notre rôle et que c’est plutôt le fait d’associations laïques. Il n’ y a pas vraiment
d’unanimité sur la manière de faire. Sur le message, c’est clair, on ne peut être
que contre la pratique de l’euthanasie. Mais ensuite sur la manière de s’y prendre,
on n’est pas tellement uni. Et en plus, on a pas tellement de méthodes de réflexion.
Alors, est-ce que le nouveau président de la Conférence des évêques donnera une direction
plus claire ? Ça, on va voir car on vient de changer de président, et que c’est sa
première session des évêques.