Le commentaire de l'Evangile du dimanche 10 novembre
Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche 10
novembre, 32 ème dimanche du temps ordinaire. Evangile selon Saint Luc 20, 27-38 :
les morts ressusciteront
Ecoutez le commentaire du Père Montavit
L’Evangile
de ce jour met en scène un nouveau groupe d’adversaires de Jésus. Après les grands
prêtres et les scribes qui interrogeaient Jésus sur la légitimité de son autorité
(Lc 20,1-26), ce sont maintenant les Sadducéens qui entendent tendre un piège à Jésus
à propos de la Résurrection, une croyance à laquelle ils n’adhèrent pas. Jésus en
profite pour donner un enseignement qui peut se résumer en deux points.
Tout
d’abord, les Sadducéens présentent à Jésus un raisonnement qui est censé prouver que
la résurrection n’existe pas. Une femme a épousé successivement sept frères. De qui
sera-t-elle l’épouse à la résurrection ? Dans sa réponse, Jésus commence par affirmer
que la vie dans l’au-delà est bien différente de ce que nous pouvons imaginer en établissant
des comparaisons avec notre vie sur la terre. C’est là le premier point fort de l’enseignement
de Jésus. Notre raison est limitée et nous ne pouvons pas tout comprendre, tout connaître.
« Ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection
d’entre les morts ne se marient pas, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables
aux anges ; ils sont fils de Dieu, en étant héritiers de la résurrection » (Lc 20,35).
Il y a donc toute une part de notre foi, celle que nous professons durant le credo
au cours de la messe, qui ne contredit pas la raison mais qui la dépasse. Le danger
pour l’homme serait de se dire : « Je ne crois que ce que je peux dominer ou maîtriser
intellectuellement ». Mais Dieu est bien au-dessus de nous. Il nous a donné le désir
de le connaître et la capacité de le reconnaître. Toutefois, tant que nous serons
sur terre, cette compréhension garde ses limites. Ce n’est que dans la prière que
nous pouvons recevoir cette grâce de découvrir que l’enseignement de Jésus est la
vérité, plus précisément l’unique Vérité qui se révèle aux hommes afin qu’ils obtiennent
le salut.
Un deuxième enseignement important provient de l’argument
que Jésus prend pour soutenir sa position. Il cite le livre de l’Exode lorsque Moïse,
au buisson ardent, appelle le Seigneur : « Le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le
Dieu de Jacob » (Ex 3,15). C’est donc bien par les Saintes Ecritures que la compréhension
de la foi nous est possible. Toutefois, cette Ecriture a besoin d’être interprétée.
C’est ce que fait Jésus : si Dieu se reconnaît comme le Dieu des patriarches, c’est
donc que les patriarches continuent de vivre. Dieu est le Dieu des vivants et les
patriarches participent à la résurrection. Aujourd’hui encore, c’est par les Ecritures
que le Seigneur se révèle à nous. Cette Ecriture, c’est l’Eglise, par son magistère,
qui nous guide dans l’interprétation qu’il convient d’en donner. L’homme, par sa raison
seule, interprètera de façon erronée les Ecritures. Dans sa Sagesse, Dieu a choisi
l’Eglise comme médiateur. L’Evangile de ce dimanche vient donc
réveiller notre foi en la résurrection. Jésus nous dit que ceux qui ont été jugés
dignes « sont semblables aux anges, ils sont fils de Dieu en étant héritiers de la
résurrection » (Lc 20,36). Cette formulation bien mystérieuse, nous pouvons la comprendre
comme la joie qui est offerte au serviteur bon et fidèle. Combien de personnes aujourd’hui
voient leurs proches mourir et restent dans le désespoir d’une vie qui s’arrête là,
sans espérance d’un au-delà. Prions pour que chacun soit renouvelé dans la foi en
Jésus-Christ qui nous donne de participer à sa Résurrection.