2013-10-31 08:06:56

L'attaque de Tienanmen : fait divers ou contestation politique ?


Lundi, une voiture en feu a provoqué la panique sur la place Tiananmen, au cœur de Pékin. 5 personnes sont mortes et 40 ont été blessées. Un incident qualifié d'« attaque terroriste » par les la police, qui a annoncé avoir interpellé cinq suspects. Les autorités chinoises parlent d’une violente attaque planifiée, organisée et préméditée, et visent la minorité musulmane ouïghoure, depuis longtemps persécutée par le pouvoir central.

Mais au-delà des faits, c’est la puissance symbolique qui a marqué : Tiananmen est le centre névralgique du pouvoir à Pékin. Cette attaque est-elle une brèche dans la façade du régime ? Non, pour la sinologue Marie Holzman, interrogée par Olivier Bonnel. RealAudioMP3

Pour Marie Holzman, cette attaque ne marque pas de rupture, elle reste un incident parmi d'autres, comme cela arrive de façon quotidienne en Chine, devant les mairies, près des gendarmeries. « Ce que le gouvernement chinois craint plus que tout est un embrasement de tous les mécontentements » poursuit la chercheuse. La force du gouvernement chinois tient aujourd'hui car elle a toujours réussi à circonscrire ce genre de gestes violents, en rejetant la responsabilité sur des individus isolés.

Dans le cas de l'attaque de lundi à Tiananmen, Marie Holzman explique qu'il est « extrêmement pratique pour le gouvernement chinois de rejeter la faute sur les Ouïghours » car la grande majorité des Chinois (issus de l'ethnie han) n'est pas favorable aux revendications des minorités ethniques.

(Photo : une colonne de fumée noire se dresse devant la Cité Interdite, sur la place Tiananmen, à Pékin)







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