Le Saint-Siège mobilisé pour un dialogue interreligieux en Irak
« Je vous invite à prier pour la chère nation irakienne malheureusement frappée quotidiennement
par des épisodes tragiques de violence, pour qu’elle trouve la voie de la réconciliation,
de la paix, de l’unité et de la stabilité ». C’est par ces mots que le pape François
a conclu l’audience générale place Saint-Pierre ce mercredi matin, avant de rencontrer
les membres d'une délégation de hauts fonctionnaires irakiens en visite au Vatican. Le
Saint-Siège veut instituer un Comité permanent de dialogue avec les communautés religieuses
d’Irak. Le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a accueilli pour la
première fois une importante réunion à laquelle participent des fonctionnaires du
ministère irakien pour les Affaires religieuses chargés des différentes communautés
: chiite, sunnite, chrétienne, yasidi et sabéenne.
Sa Béatitude Louis
Sako, patriarche de Babylone des Chaldéens revient sur cette rencontre à l'initiative
des chiites irakiens, une première. Il est interrogé par Marie Duhamel
Les
travaux ont été ouverts mardi par le président du Conseil pontifical pour le dialogue
interreligieux. Interrogé par Hélène Destombes,le cardinal Jean-Louis Tauran
nous explique l'objectif de cette première rencontre
« Elle
avait pour but de mettre sur pied une structure de dialogue interreligieux permanent
avec des rendez-vous fixes, par exemple tous les ans une fois à Rome une fois à en
Irak, comme nous le faisons avec d’autres pays, de manière à pouvoir mieux nous connaître,
voir ce que nous avons en commun et que nous pouvons mettre au service de la société.
Il s’agit en quelque sorte d’un comité. Quel est le nom de cette structure
?
Oui, d’un comité avec des représentants de toutes les communautés religieuses
qui sont en Irak.
C’est en quelque sorte un comité de sages que vous avez
mis en place ?
Ce sont des fonctionnaires, des dignitaires religieux qui
dialogueront avec nous.
Ce comité sera-t-il en lien avec les autorités irakiennes
de manière directe ou indirecte ?
Non parce que nous faisons très attention
à ne pas tout mélanger. C’est difficile avec les musulmans parce qu’ils ne distinguent
évidemment pas le politique du religieux, mais nous faisons attention que ça ne soit
pas piloté par le pouvoir exécutif.
Comment est née cette volonté de créer
ce comité ?
Ce sont les Irakiens qui ont pris l’initiative parce qu’ils
se sont rendus compte que le dialogue interreligieux peut contribuer à la paix dans
leur pays. Nous avons été reçu par le Saint-Père tout à l’heure. Ils ont invité le
Pape à aller en Irak.
Dans quel climat s’est déroulée cette rencontre donc
la première du genre qui s’est tenue au sein du Conseil Pontifical pour le dialogue
interreligieux ?
Un climat, je dirais d’amitié. Tout s’est très bien passé,
il n’y a eu aucune difficulté. Même la rédaction du communiqué final s’est passée
sans aucune difficulté.
Quels sont les grandes lignes de ce communiqué final
?
Je dirais que la chose la plus importante c’est que nous parlons de valeurs.
Nous avons des valeurs communes : la famille, l’éducation, la jeunesse, etc..Ces valeurs
que nous avons en commun nous voulons les mettre au service de la société.
Il
y a eu de nombreux thèmes évoqués, l’exode des chrétiens a notamment fait l’objet
d’une discussion, d’une réflexion ?
On l’a mentionné bien sûr mais nos
interlocuteurs ont surtout insisté sur un fait que toutes ces violences en Irak n’est
pas le fait des Irakiens mais de personnes qui sont importées. LesIrakiens par eux-mêmes
n’ont aucune difficulté à vivre ensemble.
Quelle a été la préoccupation
centrale que vous ont transmise ces différentes communautés irakiennes ?
Le
but est d’arriver à la création de cette structure. On a parlé surtout de la situation
générale et en particulier de la nécessité de se connaître davantage.
Comment
ont-ils appréhendés, comment ont-ils vécus cette rencontre avec le Pape François ce
mercredi matin ?
Ils ont été très touchés par l’accueil que leur réservait
le Saint Père. Le Saint Père leur a parlé un par un et avec beaucoup de bonté, son
sourire, son amabilité. Ils étaient très heureux. Donc je crois que ça a très bien
commencé.
La prochaine rencontre, quand aura-t-elle lieu et à quel endroit
?
Elle devrait avoir lieu en Irak au printemps.
A Bagdad ?
Peut-être
pas. Ca dépend de la situation sur le terrain évidemment. »