Mgr Georg Gänswein, secrétaire particulier de Benoît XVI et préfet de la Maison pontificale,
se confie dans la presse italienne sur les rapports entre le pape émérite et le pape
François. Dans une interview accordée au quotidien italien Il Messaggero publiée ce
mardi, le prélat allemand revient sur son émotion à la fin du pontificat de Benoît
XVI et précise que le pape émérite n’entend pas "s’immiscer" dans le pontificat de
son successeur.
S’il confie que "certains gestes et initiatives du pape François
ont surpris et surprennent encore", Mgr Georg Gänswein refuse de parler de révolution.
"Il est normal qu’un changement de pontificat entraîne des changements à différents
niveaux", affirme-t-il, et "le nouveau pontife doit forcément créer une équipe avec
des personnes de confiance". Et Mgr Gänswein de préciser : "Ce n’est cependant pas
une révolution, c’est simplement un acte de gouvernement et de responsabilité".
Depuis
la fin de son pontificat, Benoît XVI "ne s’est jamais immiscé dans le gouvernement
de l’Eglise et ne s’y immiscera jamais, ce n’est pas son style", explique encore Mgr
Gänswein avant de préciser que "le théologien Ratzinger sait que toute parole publique
de sa part pourrait attirer l’attention et que, quoi qu’il dise, ce serait interprété
pour ou contre son successeur". Mgr Gänswein confie encore qu’il existe, par chance,
un "rapport d’estime sincère et d’affection fraternelle".
Des larmes aux
yeux
Le prélat allemand revient aussi sur la fin du pontificat de Benoît
XVI. Il confie alors que le jour où le pape annonça son intention de renoncer à sa
charge, le 11 février dernier, demeure pour lui inoubliable. Il se confie aussi sur
le départ du Vatican vers la résidence de Castel Gandolfo, le 28 février : "Je n’oublierai
jamais, dit-il, lorsque j’ai éteint la lumière de l’appartement pontifical, les larmes
aux yeux".
Mgr Georg Gänswein donne en outre des nouvelles du pape émérite
de 86 ans : "Il va bien, il prie, il lit, il écoute de la musique et se consacre au
courrier qu’il reçoit, qui est important, et il a aussi des visites. Chaque jour,
dit encore son secrétaire, nous faisons une balade dans le bois situé derrière le
monastère en récitant le chapelet".
Servir deux papes à la fois est "un beau
défi", confie encore le prélat allemand qui reconnaît avoir rencontré quelques difficultés
au début de sa mission et même quelques expériences "désagréables, comme des incompréhensions
et des jalousies". En décembre 2012, deux mois avant d’annoncer qu’il renonçait à
sa charge, Benoît XVI avait nommé son secrétaire particulier au poste de préfet de
la Maison pontificale puis avait célébré son ordination épiscopale. (apic/imedia)