Attentat au Caire : des milliers de coptes aux funérailles des victimes
Des milliers de personnes participaient lundi soir aux funérailles de quatre Coptes,
dont deux fillettes, tués dans la nuit devant une église au Caire, premier attentat
contre cette communauté dans la capitale depuis la destitution début juillet du président
islamiste Mohamed Morsi par l'armée. Au milieu des fidèles massés dans l'église
de la Vierge dans le quartier populaire d'Al-Warrak, théâtre dimanche soir de tirs
sur les participants à un mariage, des prêtres, brandissant d'imposantes croix, se
frayaient un passage. Des policiers étaient déployés à l'extérieur du lieu de culte.
Les
frères musulmans condamnent l'attaque
La police égyptienne recherchait
toujours ce lundi les auteurs de cette attaque meurtrière. Le Premier ministre Hazem
Beblawi a condamné cet attentat, y voyant « un acte criminel méprisable ». Les Frères
musulmans ont quant à eux exprimé dans un communiqué leurs condoléances aux familles
des victimes. Mais pour Mgr Adel Zaki, vicaire apostolique d’Alexandrie, cette déclaration
de la Confrérie « relève d’une tactique qu’ils ont utilisé en d’autres occasions.
Ils expriment leur solidarité aux victimes et il ressort par la suite que les artisans
de ces attaques terroristes sont des personnes qui ont des liens avec eux ».
Pour
le Père Hani Bakhoum, Secrétaire du Patriarcat d’Alexandrie des Coptes catholiques,
il ne s’agit pas de violences interreligieuses, mais d’un acte meurtrier pour diviser
l’Egypte. Des propos recueillis par Marco Guerra du programme italien :
Les
Coptes victimes de nombreuses attaques et discriminations
Les chrétiens
égyptiens, en majorité des Coptes, sont régulièrement la cible d'attaques depuis le
renversement du président Morsi et surtout depuis l'évacuation par la force, le 14
août, de deux places de la capitale occupées par ses partisans. Les Islamistes accusent
les Coptes d'avoir soutenu le coup de force de l'armée contre Mohamed Morsi, qui appartient
à la confrérie des Frères musulmans et a été le premier président élu démocratiquement
en Egypte.
Dans un rapport publié le 9 octobre, Amnesty International a affirmé
que les forces de sécurité égyptiennes ont échoué à protéger les Coptes visés par
des attaques après la sanglante répression des partisans de Morsi. Selon l'organisation
de défense des droits de l'Homme, plus de 200 propriétés détenues par des chrétiens
ont été attaquées, 43 églises sérieusement endommagées et plus de quatre personnes
tuées depuis le 14 août.
(Photo : les familles des victimes, en larmes,
attendant les funérailles)