Le commentaire de l'Evangile du dimanche 20 octobre
Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche 20
octobre, 29ème dimanche du temps ordinaire. Evangile selon Saint Luc 18, 1-8: "Jésus
dit une parabole pour montrer à ses disciples qu'il faut toujours prier sans se décourager
"
Ecoutez le commentaire du Père Pascal Montavit
L’enseignement
de l’Évangile de ce jour est simple. En une phrase, Luc résume le sens de la parabole
que Jésus prononce : « il faut prier sans cesse et sans se décourager » (Lc 18). Ainsi,
par son insistance, une veuve obtient satisfaction de la part d’un juge qui ne respecte
pas Dieu et se moque des hommes. Une lecture attentive permet d’approfondir le sens
de cette parabole. Tout d’abord, c’est une veuve qui prie et qui demande
à Dieu de lui rendre justice contre son adversaire (Lc 18,3). La veuve, tout comme
l’étranger et l’orphelin, sont dans la Bible les trois situations sociales les plus
précaires. C’est un devoir pour tout homme de les protéger, de ne pas profiter de
leur situation de faiblesse. Or, un homme commet une injustice vis-à-vis de cette
veuve. La prière de cette femme, Dieu l’entendra. Cette parabole nous rappelle donc
que si Dieu est Amour, il est aussi juste. Vient un temps où celui qui a abusé des
autres sera abaissé et celui qui était floué sera élevé. C’est une affirmation forte
et récurrente chez l’Évangéliste Luc. On la retrouve par exemple dans la parabole
du riche et de Lazare. C’est aussi dans ce sens que l’on peut comprendre la béatitude
suivante dans l’Évangile de Matthieu « Heureux les affamés et assoiffés de la justice
car ils seront rassasiés » (Mt 5,4). Ensuite, le raisonnement de Jésus
pourrait surprendre. Pourquoi établir une comparaison entre un juge qui ne respecte
pas Dieu et se moque des hommes et Dieu lui-même ? Pour bien comprendre cet argument,
il faut savoir reconnaître un outil de la rhétorique juive que l’on pourrait appeler
la règle de l’a fortiori. Si une personne ou une réalité moindre peut faire quelque
chose, combien plus pourra le faire une personne ou une réalité supérieure. Mais l’argument
va encore plus loin. Il est dit implicitement que Dieu est le contraire de ce juge
qui se moque des hommes. Cette comparaison dit donc que Dieu prend soin des hommes,
qu’il est attentif à leurs besoins. En fin de compte, que Dieu aime les hommes. Et
c’est pourquoi il leur rend justice. Enfin, Jésus conclut ce récit par
une parole bien mystérieuse : « Mais le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il
la foi sur terre ? » (Lc 18,8). Cette parole semble dire qu’à la fin des temps, la
foi ne se trouvera plus sur la terre. Mais telle n’est pas le sens véritable de ce
verset. Rappelons-nous cette autre parole de Jésus aux apôtres : « Par suite de l’iniquité
croissante, l’amour se refroidira chez le grand nombre. Mais celui qui aura tenu
bon jusqu’au bout, celui-là sera sauvé » (Mt 24,12-13). Jésus met donc en garde ses
disciples contre les épreuves et les tribulations qui ne manquent pas dans la vie
de ceux qui suivent le Christ. Aujourd’hui encore, notre foi est mise à rude épreuve
par un monde qui se proclame souvent autonome et indépendant vis-à-vis de Dieu. L’appel
que nous adresse cet Evangile est celui de la prière qui nous fait rencontrer le Seigneur
dans l’intimité de notre cœur et qui nous fait nous exclamer, à la suite de Pierre
et devant Jésus : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16,16). La prière
et la foi vont ensemble. C’est par la prière que nous expérimentons que Dieu nous
aime et qu’Il nous donne la vie éternelle.