2013-10-15 20:03:36

"Mare nostrum", l'Italie en aide aux réfugiés en mer


Une journée en mer pour l’opération italienne « Mare nostrum » et déjà quelques 400 immigrés secourus dans le canal de Sicile, mardi. Ces sauvetages sont intervenus dans trois opérations distinctes. 80 personnes à bord d'un canot pneumatique dans les eaux libyennes ont été secourues par un navire marchand, déroutées par les capitaineries de port. Les autres opérations ont été menées par deux navires militaires italiens, la frégate Espero et le patrouilleur Vega. L'une a sauvé un groupe de 80 immigrés en difficulté à plus de 100 km au sud de Lampedusa et l'autre 210 personnes à environ 80 km au sud de la petite île italienne.

Devant l'afflux de migrants, et le souci d'être plus « efficace pour les accueillir », la région Sicile, dont dépend administrativement Lampedusa, a proclamé l'état d'urgence, afin de fournir « le maximum d'outils à la protection civile locale », selon son président, Rosario Crocetta.

Ces sauvetages interviennent au lendemain de la décision du gouvernement italien de lancer l'opération « Mare nostrum » - nom donné à la Méditerranée du temps de l'empire romain- visant à renforcer le dispositif militaire dans la zone pour éviter la répétition de drames comme les deux naufrages qui ont fait environ 400 morts en une semaine. Rome renforce ainsi son dispositif militaire et humanitaire en Méditerranée.

« Mare nostrum »

Le chef du gouvernement italien Enrico Letta a réuni lundi ses plus proches collaborateurs pour renforcer le dispositif militaire et « humanitaire » en Méditerranée à la suite de deux naufrages qui ont fait environ 400 morts en une semaine. A l'issue de la rencontre avec les ministres de la Défense, de l'Intérieur et des Affaires étrangères et les plus hauts gradés de l'armée, l'opération « Mare Nostrum » a été dévoilée.

Trois niveaux d'actions ont été définis « pour affronter les flux migratoires », a précisé le ministre de l'Intérieur italien, Angelino Alfano, lors d'une conférence de presse clôturant la réunion interministérielle : « renforcer la coopération internationale afin de tout faire pour que les migrants ne quittent plus leur pays, mieux contrôler les frontières qui sont européennes avant d'être italiennes, déployer le système actuel d'accueil ». « Le dispositif actuel nous coûtait 1,5 million par mois. Avec ce nouveau plan, nous dépenserons encore plus », a affirmé pour sa part le ministre de la Défense Mario Mauro, sans donner plus de précisions.

L'Italie a d'ores et déjà déployé douze vedettes des garde-côtes et de la police financière qui opèrent dans un rayon approximatif de 40 milles (environ 75 kilomètres) autour de l'île de Lampedusa, principale porte d'entrée en Europe des migrants arrivant d'Afrique.

Meilleur accueil pour les réfugiés

Avec « Mare Nostrum », « un navire amphibie, opérationnel à partir de vendredi, sera utilisé pour la première fois », tandis que « la capacité d'hospitalisation des réfugiés, ainsi que leur accueil, seront amplifiés », a ajouté M. Mauro.

Quatre bâtiments militaires - deux patrouilleurs et deux frégates (soit une de plus qu'avant) - qui opèrent en dehors de ce rayon de 40 milles, seront également déployés en appoint du dispositif actuel. Plusieurs hélicoptères, dotés d'instruments « optiques et à infrarouges », permettant le contrôle de la mer y compris de nuit, ainsi que « des drones, ces avions sans pilote, seront également utilisés », a ajouté le ministre Mauro.

Le lancement de l'opération « Mare Nostrum » a été décidé à la suite d'un premier naufrage, le 3 octobre, près de Lampedusa, dont le bilan provisoire actuel est de 364 victimes, suivi d'un deuxième naufrage, vendredi, près de Malte, qui a fait 36 morts.

AFP

(Photo : les secours italiens, près de l'le de Lampedusa, au sud de la Sicile, début octobre)







All the contents on this site are copyrighted ©.