"Mare nostrum", l'Italie en aide aux réfugiés en mer
Une journée en mer pour l’opération italienne « Mare nostrum » et déjà quelques 400
immigrés secourus dans le canal de Sicile, mardi. Ces sauvetages sont intervenus dans
trois opérations distinctes. 80 personnes à bord d'un canot pneumatique dans les eaux
libyennes ont été secourues par un navire marchand, déroutées par les capitaineries
de port. Les autres opérations ont été menées par deux navires militaires italiens,
la frégate Espero et le patrouilleur Vega. L'une a sauvé un groupe de 80 immigrés
en difficulté à plus de 100 km au sud de Lampedusa et l'autre 210 personnes à environ
80 km au sud de la petite île italienne.
Devant l'afflux de migrants, et le
souci d'être plus « efficace pour les accueillir », la région Sicile, dont dépend
administrativement Lampedusa, a proclamé l'état d'urgence, afin de fournir « le maximum
d'outils à la protection civile locale », selon son président, Rosario Crocetta.
Ces
sauvetages interviennent au lendemain de la décision du gouvernement italien de lancer
l'opération « Mare nostrum » - nom donné à la Méditerranée du temps de l'empire romain-
visant à renforcer le dispositif militaire dans la zone pour éviter la répétition
de drames comme les deux naufrages qui ont fait environ 400 morts en une semaine.
Rome renforce ainsi son dispositif militaire et humanitaire en Méditerranée.
«
Mare nostrum »
Le chef du gouvernement italien Enrico Letta a réuni lundi
ses plus proches collaborateurs pour renforcer le dispositif militaire et « humanitaire
» en Méditerranée à la suite de deux naufrages qui ont fait environ 400 morts en une
semaine. A l'issue de la rencontre avec les ministres de la Défense, de l'Intérieur
et des Affaires étrangères et les plus hauts gradés de l'armée, l'opération « Mare
Nostrum » a été dévoilée.
Trois niveaux d'actions ont été définis « pour affronter
les flux migratoires », a précisé le ministre de l'Intérieur italien, Angelino Alfano,
lors d'une conférence de presse clôturant la réunion interministérielle : « renforcer
la coopération internationale afin de tout faire pour que les migrants ne quittent
plus leur pays, mieux contrôler les frontières qui sont européennes avant d'être italiennes,
déployer le système actuel d'accueil ». « Le dispositif actuel nous coûtait 1,5 million
par mois. Avec ce nouveau plan, nous dépenserons encore plus », a affirmé pour sa
part le ministre de la Défense Mario Mauro, sans donner plus de précisions.
L'Italie
a d'ores et déjà déployé douze vedettes des garde-côtes et de la police financière
qui opèrent dans un rayon approximatif de 40 milles (environ 75 kilomètres) autour
de l'île de Lampedusa, principale porte d'entrée en Europe des migrants arrivant d'Afrique.
Meilleur
accueil pour les réfugiés
Avec « Mare Nostrum », « un navire amphibie,
opérationnel à partir de vendredi, sera utilisé pour la première fois », tandis que
« la capacité d'hospitalisation des réfugiés, ainsi que leur accueil, seront amplifiés
», a ajouté M. Mauro.
Quatre bâtiments militaires - deux patrouilleurs et deux
frégates (soit une de plus qu'avant) - qui opèrent en dehors de ce rayon de 40 milles,
seront également déployés en appoint du dispositif actuel. Plusieurs hélicoptères,
dotés d'instruments « optiques et à infrarouges », permettant le contrôle de la mer
y compris de nuit, ainsi que « des drones, ces avions sans pilote, seront également
utilisés », a ajouté le ministre Mauro.
Le lancement de l'opération « Mare
Nostrum » a été décidé à la suite d'un premier naufrage, le 3 octobre, près de Lampedusa,
dont le bilan provisoire actuel est de 364 victimes, suivi d'un deuxième naufrage,
vendredi, près de Malte, qui a fait 36 morts.
AFP
(Photo : les secours
italiens, près de l'le de Lampedusa, au sud de la Sicile, début octobre)