La politique migratoire européenne remise en question après la tragédie de Lampedusa
L’impuissance, l’indignation et l’effroi : voilà bien les sentiments qui prédominent
après le terrible naufrage advenu jeudi au large de l’île de Lampedusa. Mais l’ampleur
de la catastrophe - près de 300 morts et disparus - doit rappeler à tous que la tragédie
de ces migrants morts en mer aux portes mêmes de l’Europe, est une réalité presque
quotidienne.Selon les chiffres du HCR, depuis 1988, 20 000 personnes auraient péri
en Méditerranée, dont 1 500 pour la seule année 2011. Au lendemain de la tragédie,
c’est la politique migratoire de l’Union européenne qui se voit de nouveau mise en
cause, ainsi que le manque de coopération entre les Etats européens, engoncés dans
une paranoïa de l’invasion, qu’alimentent les discours populistes.
"La
bonne coopération de l'UE dans la répression mais pas au niveau des politiques migratoires"
Que
se passe-t-il concrètement ? La Méditerranée s’avère être un des espaces maritimes
les plus contrôlés au monde, notamment via des dispositifs de contrôle frontalier
mis en place par l’Union européenne, - agence Frontex ou le système de surveillance
Eurosur. Les moyens économiques et technologiques mis en œuvre sont certes, conséquents,
mais n’apportent en réalité aucune réponse, bien au contraire. L’éclairage d’Alessandra
Capodanno, du réseau euro-africain Migreurope. Elle est interrogée par Manuella Affejee
(Photo
: Des manifestants qui tiennent une pancarte demandant des couloirs humanitaires après
la tragédie de Lampedusa)