Religieuses, devenez des expertes en humanité, leur a demandé le Pape
Le pape François a affirmé dans l’après-midi vendredi, devant une trentaine de clarisses
de la basilique Sainte-Claire, à Assise, qu’à l’image de l’Eglise, la religieuse devait
devenir une “experte en humanité“ Improvisant devant les sœurs du monastère lors
d’une rencontre émouvante, le souverain pontife les a invitées à ne pas être trop
spirituelles mais à insister sur leur part d’humanité. Ainsi, lorsque quelqu’un se
rend au parloir d’un monastère, peut-être qu’il ne verra rien d’extraordinaire, mais
il trouvera une religieuse “experte en humanité“, à l’écoute, a expliqué le pape,
paraphrasant Paul VI (1963-1978) dans l’Encyclique Populorum progressio de 1967.
Sainte
Thérèse d’Avila recommandait de donner un “bifteck“ si une moniale n’était pas assez
incarnée.
Le pape François a ensuite évoqué la figure de sainte Thérèse
d’Avila (1515-1582), réformatrice du Carmel, concurrente des clarisses, qui recommandait
de donner un “bifteck“ si une moniale n’était pas assez incarnée. Il a ensuite recommandé
aux religieuses de ne pas avoir un sourire d’hôtesses de l’air mais bien un sourire
de joie. Plusieurs des réflexions du pape ont déclenché des rires francs au sein du
groupe des 35 sœurs assises face à lui dans la petite chapelle du crucifix de Saint-Damien.
Le
monastère, ne doit pas être un purgatoire mais une famille
Le monastère,
a poursuivi le pontife, ne doit pas être un purgatoire mais une famille. Pour cela,
il convient d’une part d’être toujours dans la contemplation de Jésus, Dieu et homme
et de l’autre, d’avoir à cœur la vie de communauté.
Le pape s’est recueilli
sur le tombeau de sainte Claire
Peu avant, le pape s’était recueilli sur
le tombeau de sainte Claire (1194-1253), disciple de saint François (1182-1226) et
fondatrice des Pauvres dames, ou clarisses, avant de prier en silence devant le crucifix
de Saint-Damien qui, selon la tradition, parla au "poverello" d’Assise. Aux côtés
du pape, dans la petite chapelle, se tenaient les membres du Conseil des cardinaux
qui avaient travaillé avec lui ces derniers jours au Vatican. Le cardinal américain
Sean Patrick O’Malley était vêtu de sa bure de moine capucin. Une à une, avant son
départ, les clarisses ont salué le pape, lui confiant parfois des histoires très personnelles.