2013-10-04 15:45:41

Le président du Sénat italien : " le Pape est un exemple à suivre"


Entretien Pietro Grasso, président du Sénat italien a accueilli le pape François à Assise ce vendredi matin, à sa descente d'hélicoptère. Notre envoyé spécial Antonino Galofaro a pu s'entretenir avec lui, quelques heures avant sa rencontre avec le Saint-Père. Il nous livre ses réflexions sur le sens de cette visite pastorale, mais aussi les enseignements du pape pour la vie politique italienne. RealAudioMP3

Que signifie pour vous cette visite du pape François ici à Assise ?

C’est vraiment exceptionnel qu’un pape qui a pris le nom de François vienne visiter Assise. C’est un évènement historique. Je suis à Assise en m’étant préparé spirituellement et je suis ému de participer à un grand évènement, comme ceux auxquels nous a habitué jusqu’ici le pape François. Pour la première fois, je jour de la fête de Saint François, un pape portant son nom vient visiter la ville où il est né. C’est une ville dans laquelle il va assurément nous délivrer son discours sur la pauvreté, sur l’humilité, sur la fraternité, mais aussi sur l’œcuménisme des religions. Assise est une ville qui depuis toujours unit François aux Italien, « le saint les Italiens qui est en même temps le plus italiens de tous les saints », comme on le définit. François est un saint qui représente l’unité de l’Italie, il est le saint patron du pays avec Sainte Catherine, et il est donc particulièrement important dans le panorama de l’actualité du pays, pas seulement religieux et spirituel, mais aussi économique et politique, car nous avons besoin d’unité et de force pour résoudre les problèmes de notre pays. Je pense que tout cela va donner du sens à cette émotion d’avoir la présence du Pape parmi nous.

Selon-vous, le Pape a réactualisé le message de Saint François sur la pauvreté ?

Certainement. La pauvreté dans le sens où elle va à l’encontre de ce que l’homme contemporain recherche : le gain à tout prix, sans règles ou violant les règles. La pauvreté entendue comme système de vie, comme une sobriété de vie, comme jouissance des choses essentielles de la vie à l’image de François. Ceci est le grand message que nous avons reçu de Saint François, dans la littérature, l’art et la culture de l’Italie, et le pape François va sûrement réactualiser cela. Ce sera une renaissance sur le plan culturel et spirituel, à laquelle nous avait habitués saint François. Nous attendons cette renaissance.

Que vous inspire la volonté de réforme de l’Église de la part du pape ?

Nous sommes presque dans un paradoxe : le pape qui est le vicaire du Christ, par définition infaillible et qui recherche la collégialité. A l’inverse de nombre de nos hommes politiques qui recherchent le leadership, au lieu de la collégialité. Je pense que le pape est exemple que nous devons suivre, comme politiques. Il y a ce comportement d’aller de l’avant tout en recherchant le Bien Commun, le bien du pays et pas seulement l'intérêt individuel. Nous aussi devons avoir ce courage de nous ouvrir à la collectivité, avoir le courage de transmettre de la confiance et de l’espérance. Nous devons comprendre également que s’ouvrir signifie reconnaitre nos propres erreurs, et donc avoir la capacité de changer. Voilà l’esprit qui devrait animer la politique, celui du changement. Le pape agit en quelque sorte comme primat décisionnaire, mais au sein d’une collégialité qui le conseille, et notre politique devrait s’en inspirer. Je pense que le pape devrait nous pousser à combler ce retard. Je voudrais tant que notre système change, j’ai de nombreuses idées pour faire évoluer les choses, mais je sens un système qui empêche de le faire rapidement.

Vous allez demander conseil au pape ?

Sûrement, si j’en ai la possibilité ! J’espère vraiment avoir cette opportunité parce qu’il m’aide a mieux faire mon métier d’homme politique.


(Photo: Pietro Grasso, président du Sénat italien)







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