Trois personnes ont été tuées par une foule en colère, jeudi 3 octobre à Nosy Be.
Un Malgache et deux Européens, dont un Français, étaient accusés par la foule meurtrière
d’être impliqués dans une affaire de trafic d’organes, après la découverte du corps
mutilé d’un enfant. Une enquête est en cours. Dans la soirée de jeudi, un troisième
homme, un Malgache, lui aussi soupçonné d'être impliqué dans la mort de l'enfant,
a également été tué par la foule et brûlé. Selon les premiers éléments de l'enquête,
il était soupçonné d'avoir déjà vendu auparavant un de ses enfants.
Un précaire
retour au calme
Sur l'île de Nosy Be, la situation était calme vendredi
au lever du jour. Les rues étaient jonchées de restes des barrages en feu érigés ces
deux derniers jours par les émeutiers. Les gens circulaient normalement et les petits
commerces de quartiers étaient ouverts. La rumeur courait néanmoins qu'un quatrième
homme, un propriétaire d'hôtel, était recherché par la population, en lien avec la
mort de l'enfant. La liste des violations des droits de l’homme qui frappe cette petite
île malgache, située au large de la côte nord-ouest de Madagascar, paradis pour touristes
avec ses plages de sable blanc et ses eaux turquoise, est cependant déjà longue à
Madagascar. Des affaires de trafic d’humains sont régulièrement mises à jour. A Nosy
Be, le tourisme sexuel – notamment pédophile - est aussi une réalité. De plus, phénomène
récent, des affaires de trafics d’ossements humains et pillages de tombes se multiplient.
Comment
expliquer cette violence ? Le père jésuite Sylvain Urfer, vit sur la Grande Ile depuis
1974. Membre du SEFAFI, l’Observatoire de la vie publique malgache, il dirige également
le centre Foi et Justice. Il rappelle la patience du peuple malgache qui est arrivèe
à bout suite aux exactions commises par les mafias