2013-09-28 08:34:35

Soudan : des centaines de manifestants arrêtés


L’opposition et des militants réclamant le départ du président Omar El Béchir appellent à de nouvelles manifestations samedi 28 septembre à Khartoum. Vendredi, pour la cinquième journée consécutive, des milliers de Soudanais sont descendus dans les rues pour protester contre une hausse du prix des carburants. A Omdurman, la ville jumelée de Khartoum, ils étaient 2000 à scander : « A bas le pouvoir de l’armée ! » ou encore « Non à la hausse des prix ». Ils ont également manifesté dans l’est et au nord de la capitale avant de se faire disperser par des tirs de gaz lacrymogènes.

Vendredi, le ministère soudanais de l’Intérieur a par ailleurs annoncé l’arrestation de 600 personnes. Le compte rendu de Marie Duhamel RealAudioMP3

600 Soudanais ont été arrêtés pour vandalisme et devraient être jugés dès la semaine prochaine à Khartoum. Vendredi, aucun heurt, ni aucune scène de pillage n’a été signalée, mais il est vrai qu’aux premiers jours de ces manifestations, des bâtiments publics comme le siège du parti au pouvoir, mais aussi des commerces privés ont été attaqués et pillés. La télévision d’Etat s’est empressée de dénoncer ces crimes commis par des « hors-la-loi ». Elle n’a dit mot en revanche des dizaines de personnes que la police auraient tuées depuis le début de la semaine. La police et des sources hospitalières font état de 29 victimes. Les Ong de défense des droits de l’homme parlent de 50 civils tués. L’African Centre for Justice and Peace Studies estime qu’ils ont péri après avoir été touchés par balles à la tête ou à la poitrine. Amnesty International affirme que les morts étaient âgés de 19 à 26 ans.

Black-out médiatique

Le gouvernement a fait fermer les bureaux d’Al-Arabiya et de Sky News Arabiya, deux chaînes de télévisions privées, et a empêché trois journaux, pourtant pro gouvernementaux, de paraître. Internet a également été coupé, longuement, avant d’être rétabli vendredi soir. Un black-out et une répression condamnés Washington.

Les Etats Unis demandent à Khartoum d’offrir au contraire « un espace politique nécessaire pour un dialogue significatif » avec la population sur les défis économique du pays. L’inflation y est galopante depuis que le Soudan du Sud est devenu indépendant, emportant avec lui les réserves pétrolières. Depuis le 9 juillet 2011, Khartoum dépense ainsi des milliards de dollars en importation d’or noir, et c’est cette dépense qui est à l’origine de la nouvelle hausse des prix du carburant, l’objet de ces manifestations.

Jamais autant de personnes n’avaient protesté dans la rue depuis l’arrivée d’Omar El Béchir à la tête du pays en 1989.








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