2013-09-27 12:51:57

"La liste de Bergoglio", un livre sur l'action du Père Jorge pour les victimes de la dictature


En librairie dès le 3 octobre, « La liste de Bergoglio. Les sauvés du Pape François. » Le livre est une enquête du journaliste Nello Scavo, du quotidien Avvenire, sur l’action de Jorge Mario Bergoglio, à l’époque Provincial des Jésuites d’Argentine, en faveur des victimes de la dictature des généraux dans son pays. Ce livre-enquête qui retrace le récit d’une dizaine de persécutés politiques sauvés par Bergoglio est une sorte de « liste Schindler ».

Les témoignages des rescapés de la persécution du Conseil militaire, protégés par le Provincial des Jésuites, ainsi que des documents inédits comme la transcription de l’interrogatoire rendu par l’archevêque Bergoglio aux magistrats menant une enquête sur la violation des droits de l’homme durant la dictature, restituent le cadre d’un vrai réseau clandestin mis sur pied par le futur Pontife pour sauver les persécutés. Ce livre contient également des indications et des conseils sur la façon de confondre la police et la censure et sur l’organisation de fuites vers l’étranger. Jorge Bergoglio a fait preuve d’un immense courage et d’une forte cohérence au risque de mettre en péril sa propre vie.

Jorge Bergoglio a toujours voulu rester discret

Parmi les témoignages recueillis par Nello Scavo qui mettent en lumière certaines affaires restées jusque-là dans l’ombre, celui du Jésuite Juan Carlos Scannone, aujourd’hui octogénaire et considéré comme le plus grand théologien argentin vivant. Selon lui, si nous n’avons jamais entendu parler du travail de Bergoglio en faveur des persécutés et si ses amis se sont toujours tus, c’est pour ne pas faire penser qu’il puisse vouloir manipuler en sa faveur des faits remontant à l’époque de la dictature. Il ajoute « que si l’on veut s’hasarder à faire une estimation prudente, nous pouvons dire que le Père Jorge a mis en sécurité plus d’une centaine de personnes. » Parmi ceux-ci, des dissidents, des syndicalistes, des prêtres, des étudiants, des intellectuels, aussi bien croyants que non-croyants.

L’enquête nous livre également l’histoire du syndicaliste Gonzalo Mosca, d’abord caché dans le Colegio Maximo comme « étudiant effectuant une retraite spirituelle » et puis expatrié au Brésil. Nous retrouvons aussi le récit d’Alicia Oliveira, activiste dissidente, pour qui le Père Jorge a organisé une rencontre avec ses enfants, alors qu’elle était clandestine, au sein même des murs du Colegio Maximo. Alfredo Somoza, dissident argentin résidant actuellement en Italie, découvrit lui a posteriori que ceux qui étudiaient chez les Jésuites avaient trouvé là la possibilité de fuir vers l’étranger. « Qui était le chef des Jésuites en Argentine ? On ne peut imaginer que tout cela ait pu se passer sans qu’il soit concerné », souligne celui qui était persécuté par la junte Videla.

Une lettre inédite lève le voile sur les cas Jalics

Dans le volume, on trouve également une lettre inédite de Jorge Bergoglio à la famille du Père Franz Jalics, un des deux Jésuites enlevés et torturés à Esma, le tristement célèbre centre de détention du régime. Une affaire qui a fait peser un doute sur Jorge Bergoglio que l’on a soupçonné d’avoir été trop conciliant et même complice. « J’ai mené de nombreuses initiatives pour arriver à la libération de votre frère. Jusqu’ici nous n’avons pas eu de succès mais je ne perds pas l’espoir qu’il soit bientôt libéré. J’ai décidé que cette affaire est mon devoir. » Et encore : « Les difficultés que votre frère et moi avons eu à propos de la vie religieuse n’ont rien à voir avec la situation actuelle. Jalics est pour moi un frère » peut on lire encore dans sa lettre datant du 15 octobre 1976.

En outre, pour la première fois est reconstituée dans le livre la rencontre entre Bergoglio et l’amiral Emilio Eduardo Massera, l’impitoyable capitaine de la répression à qui le Jésuite demanda la libération immédiate des deux frères.

Dans le contexte tragique qui suivit le coup d’État du 24 mars 1976 avec trente mille disparus, quinze mille fusillés dans la rue, plus de cinq cents nouveaux nés soustraits par le régime à leurs mères condamnées à mort et plus de deux millions d’exilés, nous trouvons de nombreux autres événements racontés par Nello Scavo. Par exemple, l’histoire des trois séminaristes de l’Évêque martyr Monseigneur Enrique Angelelli que Bergoglio a caché dans le Colegio car il était recherché par les militaires ou bien le récit dramatique du futur pape François à propos d’une perquisition des patrouilles qui étaient sur leurs traces.








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