2013-09-26 18:36:27

Pacem in Terris : cinquante ans et toujours actuelle


Pacem In Terris publiée il y a 50 ans, le 11 avril 1963, est aujourd’hui d’une grande actualité. C’est ce qu’ont souhaité mettre en lumière jeudi matin les président et secrétaire du Conseil pontifical Justice et Paix. Le cardinal Peter Turkson et Mgr Mario Toso présentaient, en salle de presse du Saint-Siège, les trois journées célébrant le cinquantenaire de l’encyclique du pape Jean XXIII qui se tiendront les 2-3 et 4 octobre prochain, à l’initiative du dicastère.

Au cours de cette rencontre avec les journalistes, le cardinal Turkson, interpellé sur les violences dont sont victimes les chrétiens, s’est exprimé en faveur d’une loi, à l’ONU, l’Organisation des Nations Unies, contre la persécution des chrétiens. Il s’est également attardé sur la force de cette encyclique, adressée à tous les hommes de bonne volonté, publiée en pleine Guerre froide, sur sa vison prophétique et sur les nouvelles menaces qui pèsent aujourd’hui sur la paix dans le monde. Hélène Destombes RealAudioMP3


La liberté religieuse, en particulier la question des persécutions des chrétiens, la crise économique qui est avant tout une crise morale, les conflits toujours plus nombreux pour l’accès aux ressources naturelles, mais aussi l’armement : autant de défis qui représentent aujourd’hui une menace pour la paix dans le monde. Tous seront débattus, lors des trois journées commémorant le 50e anniversaire de Pacem in Terris. Un cinquantenaire dans un contexte très diffèrent de celui de sa rédaction, marqué notamment par les conflits au Proche-Orient et en particulier en Syrie. Mgr Toso, secrétaire du Conseil pontifical Justice et Paix invite à relire l’encyclique qui appelle à un désarmement des âmes, à l’instauration d’une confiance réciproque et surtout à la volonté de construire un monde pacifique

« Cette idée de construction d’un monde pacifique peut représenter une perspective et constituer un plan stratégique à long terme pour reconstruire un Etat de type démocratique fondé sur la liberté, sur une cohabitation pluraliste de différentes ethnies et religions »

Autre thème qui sera au centre des trois jours de discussions et de débats : le travail comme bien fondamental notamment pour réaliser la paix. Une réflexion sera menée sur « la justice sociale et les politiques sociales » et sur le rôle des universités pontificales et catholiques vis-à-vis des nouvelles générations de catholiques engagés en politique. Un rôle que le cardinal Turkson a jugé capital.


Syrie et Iran

Répondant aux questions des journalistes sur la crise syrienne, le président du Conseil pontifical Justice et Paix a invité « à observer, à étudier les situations dans les pays du Proche-Orient après la chute des dictateurs et notamment la situation des chrétiens ». Il appelle également à vérifier ce que certains disent, à savoir qu’il existe « un mouvement salafiste qui veut s’installer un peu partout avec l’appui de certains pays arabes ». « Ce mouvement semble mettre un peu d’huile sur le feu dans les tensions qui existent déjà entre chiites et sunnites ». « Si cette hypothèse s’avère exacte, il faudrait reconsidérer la situation non seulement d’un point de vue politique mais aussi d’un point de vue religieux ».

Interrogé également sur les récentes déclarations du nouveau président iranien Hassan Rohani et notamment concernant la condamnation de l’Holocauste, le cardinal Turkson a estimé qu’il n’y avait pas de raison de douter de la sincérité de ces propos. Déjà son élection, a-t-il souligné, a donné l’espoir d’un « printemps dans les relations entre l’Iran et le reste du monde et surtout entre l’Iran et les Etats-Unis » mais a-t-il précisé « il faut voir si les actions correspondront aux paroles prononcées à l’ONU ».


Photo : le cardinal Peter Turkson








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