2013-09-24 09:36:00

La volonté de l’Iran de sortir de l’isolement


L’Assemblée générale des Nations-Unies s’ouvre ce mardi au palais de Verre à New-York. Le nouveau président iranien, Hassan Rohani, s’y exprimera pour la première fois. Il est d’ailleurs attendu au tournant pour son premier grand rendez-vous international.

Depuis son élection en juin, Hassan Rohani multiplie les signes de bonne volonté et d’ouverture : libération de prisonniers politiques, main tendue vers les Etats-Unis et ouverture sur le dossier du nucléaire. Lundi, Téhéran a d’ailleurs annoncé être prêt à en discuter, ouvrant ainsi la voie à une réunion sans précédent avec les Etats-Unis sur ce dossier délicat. Un entretien direct pourrait même avoir lieu avec Barack Obama ce qui serait une première : un échange entre les présidents américain et iranien n’a pas eu lieu depuis 1979.

Pour autant, ces changements de la politique iranienne ne surprennent pas Bernard Hourcade. Pour ce directeur de recherche au CNRS, joint par Jean-Baptiste Cocagne, l’élection de Hassan Rohani est tout sauf un hasard RealAudioMP3

« Il a été élu pour sortir de la crise et du congélateur, de l’isolement dans lequel l’Iran se trouve depuis la Révolution islamique de 1979. L’islamisme compte en Iran, mais il y a aussi un nationalisme extrêmement fort et une ouverture internationale importante et une bourgeoisie moyenne évoluée. Le gouvernement a trente-cinq ans d’expérience et s’est retrouvé devant un choix : laisser l’Iran dans l’isolement, ravagé par les crises intérieures ou moderniser la république islamique. C’est le rêve de Rohani. Il ne faut pas croire que Hassan Rohani est un faible : c’est un fort, c’est un radical pour ouvrir le pays à l’extérieur et stabiliser la république islamique » explique Bernard Hourcade. Tous les actes et paroles du président iranien sont donc inscrits dans une stratégie durable pour « arriver à sortir l’Iran de cette crise qui est la clé de voute de beaucoup de problèmes au Proche-Orient. »


Etablir un rapport de force


Récemment, Hassan Rohani a juré que l’Iran ne cherchait pas à se doter d’armes nucléaires. En la matière, la question n’est pas de savoir s’il faut croire ou non le gouvernement iranien, mais d’établir « des rapports de force qui permettent de donner des garanties sérieuses » juge Bernard Hourcade. Dans ce dossier, la confiance est primordiale.

Aucune grande évolution n’ait à attendre concernant les relations entre les Etats-Unis et l’Iran mais une politique des petits pas pourrait être menée de manière à ramener progressivement le pays sur la scène internationale. « Paradoxalement, l’Iran est le seul pays de la région à avoir une société qui ait bien évolué et qui est capable de durer pour la stabilité du Proche-Orient » rappelle Bernard Hourcade.


Photo : Hassan Rohani








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