2013-09-23 17:30:44

Le Kenya, le peuple uni contre le terrorisme des shebabs


Au Kenya, le bilan des victimes de l’attaque du centre commercial Westgate de Nairobi s’est alourdi. Au moins 69 personnes ont été tuées dans l’attaque commando des shebab somaliens. 63 autres personnes sont toujours portées disparues. Policiers et soldats ont affirmé que la plupart des otages ont pu être évacués. Les forces de sécurité kényanes ont lancé ce lundi matin 23 septembre un troisième assaut contre les assaillants. De fortes explosions et des tirs nourris ont retenti toute la journée, suivis de fumées noires s’échappant du centre commercial. Le bâtiment serait en grande partie sécurisé et les assaillants sont désormais cernés par les forces de sécurité. Toujours selon l’armée les assaillants seraient de plusieurs nationalités.

La haine religieuse rejetée avec force par la population et le gouvernement

L'attaque du centre commercial Westgate a été clairement revendiquée par les insurgés islamistes des shebab somaliens, un groupe lié à Al-Qaïda. Ils ont présenté leur offensive comme une opération de représailles après l'intervention des troupes kényanes en Somalie. Le gouvernement kenyan a répété qu’il ne retirerait pas ses troupes de Somalie. La population kenyane reste très soudée face à cet évènement. « Cette attaque a été l’occasion d’une grande cohésion à l’intérieur du pays. On a vu pour la première fois le président Uhuru Kenyatta et l’ancien premier ministre Raila Odinga, tenir une conférence de presse conjointe pour présenter leur condoléances à la population et pour appeler à ce qu’il n’ y ait pas de haine religieuse » a expliqué le père Rigobert Minani, jésuite congolais basé à Nairobi sur l’antenne de Radio Vatican. Partout la population se mobilise. De très nombreuses personnes se sont rendues dans des centres de prélèvement du sang afin de venir en aide aux blessés. « On ne s’attendait pas à une telle générosité »affirme le jésuite. Écoutez son témoignage RealAudioMP3

Le mouvement des Shebabs est loin d’être mort

Depuis 2011 et l'intervention africaine en Somalie, les shebabs avaient perdu le contrôle de la capitale, Mogadiscio, et de leur fief dans le sud du pays, Kismayo. Le mouvement semblait s’essouflé. Pourtant il n'est pas mort, loin de là. « Ils sont restés très fort sur le terrain. Je compte une quinzaine d’actions depuis le mois d’octobre 2011 jusqu’en 2013 » explique le père Minani. L’intensité des attaques a également augmenté, en témoigne l’opération au Westgate de Nairobi. Les attaques des Shebabs s’étendent de plus en plus au reste de l’Afrique de l’est. Notamment en Ouganda et surtout au Kenya ces dernières années. Les règles de sécurité se sont ainsi largement renforcée ces derniers temps dans ces deux pays. « Au Kenya lorsque vous vous rendez au supermarché il y a des contrôles aux détecteurs de métaux, les véhicules sont vérifiés, les forces de l’ordre soulèvent le capot et regardent sous les voitures » raconte le jésuite. Et d’ajouter : « Certes nous avons gagné une bataille en Somalie, mais nous avons empoisonné la vie quotidienne des populations de l’est de l’Afrique ».


(Photo: des policiers kenyans pendant l'assaut des shebabs somaliens, le 23 septembre)







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