Le pape François appelle à lutter contre l'idolâtrie de l'argent
Le pape François a passé la journée de dimanche à Cagliari, en Sardaigne, une visite
de 10h, ponctuée de nombreuses rencontres, dominée par les questions sociales, suivie
par des dizaines de milliers de fidèles. Le Souverain Pontife a célébré la messe en
plein air, au pied du sanctuaire de Notre Dame de Bonaria dont vient le nom de sa
ville natale, Buenos Aires. Il s’est adressé au monde du travail, dans cette région
durement touchée par le chômage ; il a rencontré les malades, les détenus, le monde
la culture, les jeunes.
C’était son deuxième déplacement en Italie, après
Lampedusa début juillet. Après Lampedusa, une autre île: la Sardaigne : après le drame
des immigrés, l’atteinte à la dignité humaine que constitue le chômage. Ovationné
par une foule émue jusqu’aux larmes, le pape François a appelé à la solidarité et
à plus de fraternité se livrant à une critique sévère du système économique mondial,
un système idolâtre, injuste, immoral qui a érigé l’argent en maître et qui pénalise
les couches les plus faibles de la société.
Le Pape incite à la révolte
contre un système qui fait du mal
Tout au long de la journée, le Saint-Père
est sorti plusieurs fois de son texte pour dire sa sollicitude et interpeller les
responsables. S’exprimant avec passion, parfois avec colère, il a fustigé les dirigeants
politiques qui ne trouvent pas de solutions à la crise actuelle. Il a lancé une mise
en garde contre les bonimenteurs avides qui promettent des illusions. Mais il a fait
encore plus en incitant ses auditeurs à se rebeller contre ce système globalisé qui
cause tant de souffrance et à ne pas avoir peur de réclamer du travail à grands cris.
Dans la soirée, devant le monde de la culture, il devait reconnaître pour
la première fois que nous vivons une crise sans précédent, dangereuse pour l’humanité.
Elle est - dit-il - économique et financière, mais aussi écologique, éducative et
morale. Il faut fuir le pessimisme tout autant que la résignation et chercher de nouveaux
chemins. Selon le Pape, il y a des jeunes politiques qu’il faudrait écouter. Et quand
il a parlé de la charité, il a condamné sévèrement ceux qui s’en servent pour se montrer
ou servir leurs intérêts. Ils commettent un péché. La charité n’est pas une forme
d’assistanat pour se donner bonne conscience, c’est un choix de vie.
Et avant
de repartir pour Rome dans la soirée, le pape François a appelé les jeunes à construire
un monde meilleur, un monde de paix et à fuir les marchands de mort qui profitent
de leur désespoir. A Cagliari, le premier pape américain de l'histoire a montré combien
les questions sociales lui tenaient à cœur. Ses prises de parole fortes feront date. Romilda
Ferrauto