Commentaire de l'Evangile du dimanche 22 septembre
Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche 22
septembre, 25ème dimanche du temps ordinaire.
L’Évangile de ce jour nous propose
certainement une des paraboles les plus difficiles à comprendre. Un homme riche découvre
que son gérant gaspille ses biens. Il choisit de le renvoyer. Le gérant, ne souhaitant
ni travailler ni mendier, décide de diminuer, à son profit, les dettes des débiteurs
de son maître. Ce qui est surprenant est la manière dont Jésus loue l’habileté de
ce gérant trompeur.
Comment est-il possible qu’un homme malhonnête – et
qui plus est paresseux puisqu’il refuse de travailler – soit présenté comme un modèle
à suivre ? Cette parabole se comprend mieux si l’on pense que l’auditoire de Jésus
est essentiellement constitué de personnes pouvant se reconnaître dans ce gérant malhonnête.
Il leur est alors clairement demandé : « Faites-vous des amis avec l’Argent trompeur,
afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures
éternelles » (Lc 16,9). En d’autres termes, la même habileté qui est utilisée pour
amasser des richesses dans ce monde, doit aussi être mise à profit pour amasser des
richesses qui ne se corrompent pas avec le temps. C’est donc un appel à acquérir «
une couronne de gloire qui ne se flétrit pas » (1 P 5,4). De même, Saint Paul considère
sa mission comme une course. Il dira : « Tout athlète se prive de tout ; mais eux,
c’est pour obtenir une couronne périssable, nous une impérissable » (1 Co 9,25). Cet
enseignement n’est pas anodin. Parfois, nous nous résignons à une certaine médiocrité,
inefficacité. Et nous nous disons que ce qui importe est d’avoir essayé et que le
véritable fruit est celui qui est vu par Dieu seul. Ce n’est pas faux. Et le missionnaire
doit savoir se préparer à l’échec s’il veut durer dans le temps. Mais mettons-nous
bien tout en œuvre pour réussir notre mission de disciple ? Sommes-nous inventifs,
créatifs pour répandre la Bonne Nouvelle. L’Évangile de ce jour vient nous rappeler
l’importance de mettre toutes nos capacités au service du Royaume !
Ensuite,
l’Évangile continue par des maximes que Jésus adresse aux disciples : « Celui qui
est digne de confiance dans une toute petite affaire est digne de confiance aussi
dans une grande […] Et si vous n’avez pas été dignes de confiance pour des biens étrangers,
le vôtre, qui vous le donnera ? » (Lc 16,10.12). Ces paroles de Jésus continuent bien
l’enseignement précédent. L’accent au début était mis sur le fait d’acquérir un trésor
dans le ciel, il se déplace maintenant sur comment acquérir ce trésor. La réponse
est simple : par une bonne gestion des biens créés. Cette gestion de la création doit
être faite en vue des biens célestes. Dieu a confié la terre aux hommes pour qu’ils
lui donnent de porter du fruit tout en respectant les lois qui la régissent. L’erreur
de l’homme contemporain est de croire qu’il possède la terre comme s’il en était l’ultime
propriétaire. Tel n’est pas le cas. Tout appartient à Dieu et ce que nous possédons,
nous le lui devons. Sans lui, rien n’est à nous. Que conclure d’un tel Évangile
? Le Seigneur nous a laissé sur cette terre avec une mission à accomplir et des biens
à gérer. Il est important de nous rappeler qu’au-dessus de nous, il y a Dieu à qui
tout appartient et devant qui nous nous retrouverons. Cet Évangile rappelle à l’homme
sa condition humble de serviteur, un serviteur appelé à user de tous ses talents pour
le bien du Royaume.