Syrie : les chrétiens plus que jamais partisans d'une solution politique
Le conflit syrien reste au cœur des préoccupations des églises chrétiennes. Une réunion
s’est ainsi tenue en Suisse, à l’initiative du Conseil œcuménique des Eglises, rassemblant
plusieurs patriarches, évêques et prêtres d’Orient.
Tous ont ainsi réitéré
leur refus à toute solution militaire en Syrie, appelant la communauté internationale
à concentrer tous ses efforts pour la tenue de la Conférence de paix Genève II. Tous
ont réaffirmé le rôle de médiation et de réconciliation des églises chrétiennes dans
ce conflit.
Parmi les participants à cette réunion, le père Ziad Hilal, père
jésuite vivant à Homs. Au cœur des combats et des violences, le centre social jésuite
qu’il dirige vient en aide à quelque 3 000 familles.
Xavier Sartre l'a joint
par téléphone :
Deux tirs
de mortiers ont endommagé, dans la nuit du 19 au 20 septembre 2013, le siège de l'archevêché
grec-catholique (melkite) d'Alep, dans le nord de la Syrie, a rapporté Mgr Clément
Jeanbart, l'archevêque melkite d'Alep, à l'agence d'information vaticane Fides. Personne
n'a été blessé dans l'attaque.
"La ville est étranglée et la situation empire
de jour en jour. En tant que résidents, nous nous sentons pris au piège et nous ne
savons pas quel sera notre destin. Les marchandises manquent ou atteignent des prix
très élevés. Les gens ont des problèmes pour survivre au quotidien", indique l'archevêque.
Les fidèles continuent de s’enfuir
"L’exode se poursuit
et ses effets se constatent également sur les côtes des nations européennes", relève
Mgr Jeanbart. " Depuis deux ans, nous offrons aux fidèles consolation et soutien moral
mais plus le temps passe et plus il devient difficile de les persuader de rester",
explique-t-il. Le prélat rappelle que les chrétiens de Syrie ont une mission: celle
du dialogue, de la paix, de la réconciliation, de la conservation de la lumière de
la foi, de l’espérance et de la charité. "Et nous voulons être fidèles à cette mission",
assure-t-il.
Proposition de cessez-le-feu du régime
Le
vice-premier ministre syrien Qadri Jamil a déclaré dans le quotidien britannique "The
Guardian" que la situation était dans une impasse, attendu que ni le régime ni l’opposition
armée ne sont en mesure de prévaloir dans le conflit. Il a proposé un cessez-le-feu
accompagné d’un processus politique pacifique. Une proposition accueillie favorablement
par l’Eglise syrienne. "Nous sommes sans nul doute favorables à une trêve, à toute
démarche susceptible de faire cesser les violences et de promouvoir une solution pacifique",
affirme Mgr Jeanbart.
Le problème, selon l'archevêque, est qu'il existe aujourd'hui
des myriades de groupes armés incontrôlables et irréductibles. Selon des informations
recueillies par Fides, tant les groupes djihadistes que les milices favorables au
régime échappent à tout contrôle et il serait difficile de garantir une trêve effective
sur le terrain. (Avec Agence Fides)