Le célibat des prêtres n’est pas une coquille vide selon Mgr Podvin
Dans une lettre ouverte Mgr Bernard Podvin est revenu sur un sujet qui avait fait
s’enflammer les médias la semaine dernière suite aux déclarations du nouveau secrétaire
d’Etat du Saint-Siège concernant le célibat des prêtres. Le porte-parole des évêques
de France a ainsi défendu le sacrement que reçoivent les futurs prêtres et la dimension
intrinsèque du célibat. Il rappelé « l’engagement des candidats au sacerdoce » et
leur préparation qui dure « près de dix ans ». Pour Mgr Podvin : « ne pas éluder les
questions cruciales et authentiques que pose le célibat sacerdotal latin n'a jamais
voulu dire remettre en question la raison d'être de ce célibat sacerdotal! ».
Parler,
réfléchir et approfondir la question
Dans un entretien publié par le quotidien
vénézuélien El Universal et reprise le 11 septembre 2013 dans la presse italienne,
Mgr Parolin relevait que le célibat sacerdotal a été mis en place et institutionnalisé
dès les premiers siècles de l’Eglise. Cet effort soulignait-t-il, doit être considéré.
Aussi, à ses yeux, on ne peut pas « simplement dire qu'il appartient au passé ». Mais
face à l’évolution de certaines situations, poursuivait-il, et notamment la raréfaction
des vocations, il faut se montrer attentifs, pour saisir les signes des temps. « C’est
un grand défi pour le pape, car il possède le ministère de l’unité », estimait le
prélat. Et Mgr Parolin de poursuivre : « On peut parler, réfléchir, approfondir sur
ces sujets, qui ne concernent pas la foi définie, et penser à certaines modifications,
mais toujours au service de l’unité et selon la volonté de Dieu ».
Voici
la lettre publiée par Mgr Bernard Podvin :
LE CÉLIBAT DES PRÊTRES, PAR
PERTES ET PROFITS ?
Le nouveau Secrétaire d'Etat choisi par le Saint Père répond
à une interview? Le microcosme s'enflamme. Comme si l'hypothétique levée de l'obligation
du célibat sacerdotal devenait un Sésame vocationnel. Comme si des siècles de tradition
n'avaient plus aucune signification prophétique. Comme si le clergé mondial vivait
en puérile clandestinité affective. Comme si les candidats au sacerdoce n'étaient
pas préparés à cet engagement pendant près de dix ans. Comme si le célibat était
une coquille vide. Comme si les prêtres ne recevaient pas un sacrement admirablement
complémentaire du sacrement de mariage. Comme si le Christ n'appelait pas des prêtres
selon son cœur, et non à l'aune de nos sensibilités conjoncturelles… Comme si l'Occident,
démuni de prêtres, se croyait nombril de l'Eglise, alors que le nombre de vocations
va croissant à échelle planétaire. Le Pape François fera ce que Dieu lui inspirera
de bon pour l'humanité et pour l'Eglise. Son Secrétaire d'Etat est à son service.
Ne pas éluder les questions cruciales et authentiques que pose le célibat sacerdotal
latin n'a jamais voulu dire remettre en question la raison d'être de ce célibat sacerdotal!
De même que la communauté chrétienne est confiée aux prêtres, le célibat des prêtres
doit davantage être confié à la prière et à l'estime de tous les baptisés.
Mgr
Bernard Podvin Porte-parole des évêques de France