2013-09-16 07:50:27

Bientôt le coup d'envoi des opérations pour redresser l'épave du Costa Concordia


Avec un retard de deux heures, en raison de forts orages qui se sont abattus la nuit dernière sur l’île toscane du Giglio en Italie, les opérations de redressement de l’épave du Costa Concordia devraient tout de même démarrer lundi matin, a annoncé le chef de la protection civile et responsable du projet, Franco Gabrieli.
Vingt mois après le naufrage du paquebot de croisière, qui avait fait 30 morts et deux disparus le 13 janvier 2012, les autorités italiennes ont donné leur feu vert au redressement de l'épave, couchée sur le flanc dans le port de l’île.


Une première mondiale


L'opération de « parbuckling » (rotation) est une première mondiale vu la taille énorme du paquebot. Elle devrait durer entre 10 et 12 heures. Une fois le processus enclenché, tout trafic maritime sera interdit aux abords de l'île jusqu'à la fin de l'opération.
La première étape de ces opérations de redressement était prévu dans la nuit de dimanche à lundi et aura donc lieu à 8heures lundi matin. Il s’agit pour les 500 personnes mobilisées (contre 400 journalistes accrédités) de mettre en place la structure flottante et la barge, sur laquelle sera installée la salle de contrôle.


La rotation sera gérée à distance par ordinateurs


L'ancien palace flottant de 290 mètres de long et haut comme un immeuble de 10 étages, sera vidé de toute présence jusqu'à sa mise en sécurisation, et avant d'éventuelles visites des enquêteurs dépêchés par le parquet de Grosseto, toujours à la recherche des corps de deux disparus, une passagère italienne et un serveur indien.
La rotation sera gérée à distance dans une « salle de contrôle » par 12 personnes, chacune devant son ordinateur avec un rôle distinct à jouer.
Le spécialiste mondial en renflouements, le sud-africain Nick Sloane a été embauché par le consortium américano-italien Titan-Micoperi, pour superviser les travaux. Il se trouve à la tête d'une équipe de 500 personnes de près de 30 nationalités, travaillant 24h sur 24h.


La protection civile et le groupe Costa sont optimistes


Quelques heures avant le début de la rotation, le chef de la protection civile se montre optimiste : « nous allons prouver que tout ce que nous avons imaginé, pensé, calculé, se passera comme prévu », a assuré Franco Gabrielli. Même optimisme du côté du groupe Costa, propriétaire du navire, et de sa maison-mère américaine Carnival, à qui revient le paiement de cette opération gigantesque, soit plus de 600 millions d'euros à ce jour. Chef de projet chez Costa, Franco Porcellachia admet néanmoins qu'il est « difficile d'envisager toutes les hypothèses, étant donné qu'il n'y a jamais eu de précédent ».


D’autres redoutent d’ailleurs le relèvement de l’épave. L’association Robin des bois estime ainsi que « le navire de croisière peut s’ouvrir en deux comme une vieille baignoire fêlée, une baignoire de 50.000 tonnes de ferrailles remplie d’eau polluée et de déchets » pendant l’opération, car « depuis 19 mois, la coque accidentée du Costa Concordia est soumise à la corrosion, aux vagues, aux courants et aux contraintes d’un appui en rupture sur les rochers. Les risques de dislocation sont importants ». « Le Costa Concordia est aujourd’hui une décharge relativement confinée, demain cette décharge pourrait être à mer ouverte et se répandre sur l’île de Giglio et la Méditerranée », affirme encore l’association.
(avec Afp)







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