2013-09-13 11:59:31

Il y a 20 ans, les Accords d’Oslo


Il y a tout juste vingt ans, le 13 septembre 1993, à Washington, Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien et Yasser Arafat, président du comité exécutif de l’OLP, scellaient en une poignée de main les Accords d’Oslo. Israéliens et Palestiniens officialisaient ainsi une reconnaissance mutuelle, et ouvraient la voie à un processus de négociations devant aboutir à la création d’un Etat de Palestine aux côtés d’Israël.

L’image de cette poignée de mains, historique et hautement symbolique, fera le tour du monde et restera gravée dans les mémoires. Le conflit israélo-palestinien semblait enfin s’acheminer vers une résolution, la paix semblait enfin à portée.

Ce processus de paix, sur lequel se fondait l’espoir des uns et des autres, n’a pas résisté aux extrémismes de tous bords, aux radicalisations, aux promesses non tenues, aux spirales de violences.Vingt ans après, le constat est unanime : l’échec d’Oslo laisse un goût amer, et la désillusion a pris le pas sur l’espoir.

Charles Enderlin est journaliste, correspondant de France 2 à Jérusalem, et auteur de nombreux ouvrages sur Israël et le Proche-Orient. Témoin de premier plan de ces événements, il évoque l’enthousiasme, de courte durée, soulevé alors par les Accords d’Oslo, et analyse les raisons de son échec. Il est interrogé par Manuella Affejee RealAudioMP3

Après les espoirs du début, les attentats-suicides, l’assassinat d’Yitzhak Rabin et la seconde Intifada ont enterré ces Accords. « On n’est pas allé assez vite », estime le journaliste pour expliquer les raisons d’un tel échec. « Il aurait fallu négocier très vite les statuts définitifs pendant qu’il était encore temps parce qu’un accord entre Israël et l’OLP a énormément d’ennemis : d’abord le Hamas, puis les extrémistes israéliens dont le Likoud qui, jusqu’à récemment rejetait même l’idée d’un Etat palestinien sur la terre d’Israël. »

La confiance mutuelle n'existe plus

« Maintenant, on voit mal comment la paix peut être conclu avec 350 000 colons en Cisjordanie, près de 200 000 à Jérusalem-Est. Reste à Jérusalem la question du Mont du Temple qui est le seul lieu saint juif mais qui est aussi le troisième lieu saint de l’Islam et qui est pour le moment contrôlé par les musulmans. Là, je ne vois pas comment il sera possible de parvenir à un accord parce que le conflit est en train de devenir de plus en plus religieux » explique Charles Enderlin.

Vingt ans après, chacune des deux parties « estiment qu’elles ont été roulées ». « Les Palestiniens pensent que les Accords d’Oslo ont servi à lancer la colonisation : depuis 1993, le nombre de colonies a presque quintuplé. Les Israéliens, eux, ont vu les attentats du Hamas et du Fatah. Il n’y a plus de confiance mutuelle », conclut, pessimiste le correspondant de France 2.










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