Le 13 mars 2013, il y a tout juste six mois, le cardinal Jorge Maria Bergoglio, archevêque
de Buenos Aires, devenait le 266e pape de l’Eglise catholique, et prenait le nom de
François. Un pape sud-américain, et un jésuite : deux « premières » dans l’histoire
de l’Eglise.
En six mois, le pape argentin est parvenu à imposer un nouveau
style, bousculant les habitudes protocolaires, posant des gestes forts et symboliques,
établissant une nouvelle manière de communiquer.
François parle un langage
simple, imagé et sans ambages. Celui qui exhorte l’Eglise à « sortir de soi », à «
aller aux périphéries de l’existence », qui désire « une Eglise pauvre pour les pauvres
» a conquis le cœur des fidèles.
Pour Lucetta Scaraffia, historienne, journaliste,
et coordonnatrice du supplément féminin mensuel de l’Osservatore Romano, ces nouvelles
manières de faire révolutionnent incontestablement la papauté, notamment dans le rapport
du pape au peuple des croyants. « Il ne parle pas au ‘peuple’, il veut parler à chacun,
à chacun et à son cœur », observe-t-elle. Les appels téléphoniques qu’il passe, les
lettres qu’il envoie l’illustrent bien : « c’est une individualisation du rapport
entre le Pape et le monde » qui est en train de se créer.
Nombre de dossiers
cruciaux attendent encore François, - réforme de la Curie et des structures internes
de l’Eglise, lutte contre la corruption, entre autres. Lucetta Scaraffia avoue pour
sa part être sensible à la question des femmes dans l’Eglise. Les propos du Pape à
ce sujet, - dans l’avion le ramenant des JMJ de Rio -, ont été encourageants et prometteurs.
Mais elle s’attend à des gestes concrets.
Ecoutez l’intégralité de l’entretien,
réalisé par Manuella Affejee :