2013-09-08 16:33:30

L'actualité de la pensée de Robert Schuman dans l'Europe contemporaine


Le cardinal Péter Erdö, archevêque de Budapest et président du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE), a prononcé un discours lors de la conférence organisée par le diocèse de Metz pour le 50e anniversaire de la mort de Robert Schuman.

Robert Schuman est l’un des pères fondateurs de l’Europe. En 1990, l’évêque de Metz, Mgr Pierre Raffin, avait autorisé l’ouverture de son procès en béatification. Robert Schuman a ensuite été proclamé Servant de Dieu en 2004.

Dans son discours à Metz, Mgr Erdö a mis en perspective l’entrée des pays de l’Europe orientale et centrale dans l’Union européenne et le rêve initial de Robert Schuman de construire ensemble « une communauté de destin » en Europe, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Robert Schuman était alors ministre français des Affaires Etrangères et a porté cet idéal conjointement avec le chancelier allemand Konrad Adenauer et le président du Conseil italien De Gasperi.

Deux poids, deux mesure en Europe aujourd’hui ?

Aujourd’hui encore, du fait du passé communiste et de la crise économique que peuvent connaître ces pays, peut exister la peur d’un ressenti d’exploitation et de dépendance, de relation « maître-élève » avec les pays fondateurs de l’Union européenne, une sorte d’approche « deux poids, deux mesures ».

Pour le cardinal Erdö, « le capitalisme totalement libéral, sans protection efficace du bien commun qui a favorisé l’augmentation du chômage, et dans certains cas la survie de structures communistes ou la corruption » a pu nuire à la participation de ces pays dans l’UE. « Dans une perspective de fraternité, il faudrait qu'il y ait des possibilités de protection contre ce genre de développements qui ne font qu'empirer la situation d'endettement des pays et des citoyens » a ajouté le président de la CCEE.

La pensée chrétienne compatible avec l’idéal européen

Solidarité et fraternité, ce sont les deux piliers souhaités par Robert Schuman au moment de mettre en œuvre l'idéal d’une Europe unie. Pour Schuman, la démocratie moderne « doit son existence au christianisme, car c'est le christianisme qui a présenté la dignité de l'être humain même dans sa liberté individuelle ». Et le cardinal Erdö d’insister : « en d'autres termes, la nouveauté de Jésus-Christ a beaucoup à voir avec l'idéal européen de la démocratie. »

« Si nous voulions synthétiser la pensée de Robert Schuman, nous pourrions dire que l'unité politique n’implique pas l’absorption d’une nation ou la suppression de sa souveraineté nationale, a précisé le cardinal, il faut se connaître pour se comprendre, pas seulement vivre dans un espace de paix, mais dans un espace où il existe une « véritable sympathie et amitié » qui unit les peuples. »

Enfin, le cardinal Erdö a rappelé l’interrogation « prophétique » de Jean-Paul II à propos des pères fondateurs de l’Europe : « n'est-il pas significatif que parmi les principaux promoteurs de l'unification du continent, figurent des hommes animés par une profonde foi chrétienne ? »









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