Le monde, les yeux fixés sur la Syrie, est suspendu aux décisions de la France et
des Etats-Unis, qui tentent de convaincre leurs alliés de la nécessité de « sanctionner
» le régime de Bachar El-Assad. Le Saint-Siège, outre une offensive diplomatique menée
tambour battant en vue de contrecarrer l’éventualité d’une intervention militaire,
invite quant à lui les fidèles du monde entier à observer une journée de jeûne et
de prière ce samedi 7 septembre, pour la paix. L’initiative a recueilli l’adhésion
de très nombreuses communautés chrétiennes à travers le monde, ainsi que plusieurs
communautés d’autres confessions. Les partisans de l’intervention armée invoquent
volontiers le « devoir moral » d’agir face à une action « moralement inacceptable
». « Guerre juste », « guerre préventive », « guerre d’ingérence » : autant d’expressions
qui viennent alimenter le vocabulaire belliciste des uns et des autres.
Mgr
Marc Stenger est évêque de Troyes et président de Pax Christi France. Il s’est rendu
de nombreuses fois au Moyen Orient, en Syrie en particulier. Il revient notamment
sur ce concept de la « guerre juste », un concept développé, entre autres par St Augustin
et St Thomas d’Aquin, auquel il n’est pas inutile de réfléchir à l’heure où les menaces
d’une intervention en Syrie se font toujours plus insistantes.