2013-09-05 14:45:44

Sur la Syrie, Mgr Mamberti rencontre 71 ambassadeurs près le Saint-Siège


Sauvegarde de l’intégrité territoriale du pays, respect de toutes les minorités, y compris les chrétiens, et respect des droits de citoyenneté afin que tous soient des citoyens égaux en dignité. Voilà la position du Vatican concernant la Syrie présentée ce jeudi matin aux diplomates accrédités près le Saint-Siège, lors d’un briefing organisé par la Secrétairerie d’Etat.

71 ambassadeurs avaient répondu à l’invitation, autrement dit « pratiquement la totalité des ambassadeurs résidents » à Rome, pour cette réunion dont le but était d’expliquer la position du Pape et les initiatives prises par le Vatican dans ce dossier syrien afin de favoriser la paix et d’éviter toute intervention armée dans ce pays.

Parmi les initiatives, l’organisation samedi soir Place Saint-Pierre d’une veillée de prière en présence de François, au terme d’une journée de jeûne. C'est sans précédent. Cette veillée sera ponctuée de prières pour la paix écrites par les derniers papes, et notamment une prière de Pie XII, et s’articulera autour de différents moments liturgiques, avec l’adoration eucharistique et de nombreuses lectures bibliques. Vers 20 heures, le Pape François devrait nous livrer sa méditation. Rappelons que cette veillée est ouverte à toutes les confessions et aux non-croyants.

Mgr Mamberti a illustré les intentions du Pape François sur la Syrie

Durant le briefing de jeudi matin, c’est Mgr Dominique Mamberti, secrétaire du Vatican pour les relations avec les Etats qui est intervenu , durant une vingtaine de minutes devant les ambassadeurs, qui ont pu ensuite (12 d’entre eux) poser différentes questions. Selon des sources diplomatiques, Mgr Mamberti a exposé un document, préparé en vue d'un hypothétique "Genève 2" et présentant six axes. Il insiste sur l'intégrité territoriale, le risque de la constitution d'enclaves et les garanties à accorder à tous les groupes, y compris la minorité alaouite, qu'il y aura place pour eux, afin qu'elles ne fuient pas le pays. Le document appelle à impliquer toutes les minorités dans les commissions qui dessineront la Syrie du futur, et à garantir les libertés religieuses.

Mgr Mamberti a tenu à rappeler « l’horreur que représente l’utilisation présumée d’armes chimiques », rappelant « les innombrables victimes innoncentes du 21 août dernier ». « Devant de tels faits, a-t-il expliqué, on ne peut se taire, et le Saint-Siège souhaite que les institutions compétentes fassent toute la lumière et que les responsables soient poursuivis par la justice ».

« Ces actes si déplorables », a-t-il ajouté, « ont suscité les réactions que nous savons au niveau international. Et le Saint-Père, pour sa part, a tenu à souligner avec gravité et fermeté qu’il existe un jugement de Dieu et aussi un jugement de l’histoire sur nos actions auxquels on ne peut se dérober ». « Le Pape rappelait aussi que l’usage de la violence n’apporte jamais la paix, mais que la violence appelle la violence ». Mgr Mamberti a ainsi invité les belligérants à "dépasser leur opposition aveugle", et n'a pas manqué d'exhorter "les groupes d'opposition à isoler" les "groupes extrémistes, souvent provenant d'autres pays, et à "s'opposer clairement au terrorisme".
« Alors que notre époque est marquée par des violences et des guerres en de nombreux endroits du monde, a ajouté Mgr Mamberti, la voix du Pape s’élève en un moment particulièrement grave et délicat du long conflit syrien, qui a déjà connu trop de souffrance, de dévastation et de douleur ». Le Secrétaire pour les relations avec les Etats citait alors le Nonce Apostolique à Damas, Mgr Mario Zenari, qui a « rappelé à plusieurs reprises la position du Saint-Siège et en restant sur place a pu manifester la sollicitude et la proximité du Saint-Père envers la population syrienne ».

Le triste rappel des milliers de morts, et des millions de déplacés et réfugiés

Mgr Mamberti a tenu à évoquer aussi « les dramatiques conséquences du conflit, qui a provoqué plus de 110 000 morts, d’ìnnombrables blessés, plus de 4 millions de déplacés à l’intérieur du pays, et plus de 2 millions de réfugiés dans les pays voisins ». « D’où la nécessité de faire cesser la violence en priorité, une violence qui continue à semer la mort et la destruction, et qui risque non seulement d’entraîner d’autres pays de la région, mais aussi d’avoir des conséquences imprévisibles en différentes parties du monde ». Mgr Mamberti a conclu en rappelant l’appel du Pape aux parties en conflit de ne pas se replier sur leurs propres intérêts mais d’entreprendre avec courage et décision le chemin de la négociation, et l’appel du Pape à la communauté internationale de faire tous les efforts possibles pour entreprendre sans plus tarder des initiatives claires pour la paix de la Syrie, des initiatives basées encore et toujours sur le dialogue et la négociation. »







All the contents on this site are copyrighted ©.