Entretien - Lever de rideau sur un G20 tendu ce jeudi à Saint-Pétersbourg.
La Russie accueille les dirigeants des vingt principales économies du monde sur fond
de tensions internationales. Moscou, appuyé par Pékin, est inflexible sur le dossier
syrien. C’est le sujet qui sera au cœur des échanges.
Mais officiellement,
les principaux pays riches et émergents de la planète doivent faire le point sur la
santé de l'économie mondiale et s'attaquer à la crise financière frappant de plein
fouet actuellement les pays émergents. Ils sont confrontés au plongeon de leur monnaie
et au tassement de leur croissance. Florent Parmentier, maître de conférences à
Sciences-Po Paris et spécialiste de la Russie, revient avec Olivier Tosseri sur les
enjeux de ce G20
«
La crise financière, la création d’emploi, l’évasion fiscale » : voilà les principaux
thèmes à l’ordre du jour en cette ouverture de G20. Mais ces questions qui trainent
sur la table des principales économies mondiales depuis 2008 et le début de la crise,
seront certainement vite remisées pour laisser place à la grande question qui occupe
les chancelleries : la Syrie.
« Aucun accord n’est à attendre » sur le sujet,
estime Florent Parmentier. Les positions des Etats-Unis et de la France d’un côté,
et de la Russie et de la Chine de l’autre, ne permettent pas de réconciliation immédiate.
Comme l’a rappelé la diplomatie russe, « le G20 n’a pas vocation a remplacé le Conseil
de sécurité » de l’ONU.
Peu d’avancée contre les paradis fiscaux
Les
participants ont parfaitement conscience que les débats ne déboucheront sur rien «
en matière de sécurité », explique Florent Parmentier. Mais le G20 « a une utilité
dans les domaines économique et financier. » « 90 % de la richesse mondiale se trouve
dans les pays du G20, les deux-tiers de la population mondiale y vivent, et 85 % des
échanges mondiaux s’y passent » rappelle le chercheur.
De ce point de vue-là,
« la pression sera plus sur les Etats-Unis dont la politique monétaire contribue à
un effondrement des monnaies des pays émergents qui étaient jusqu’à présent les principaux
moteurs de l’économie mondiale. Pour le reste, il est vrai que le G20 a été peu dynamique
sur les paradis fiscaux, et n'a obtenu que peu de résultats concrets sur la régulation
financière » constate Florent Parmentier.
Les pays du G20 ne seront en somme
unis que lors de la traditionnelle photo de groupe.
Photo : le palais
Constantin, près de Saint-Pétersbourg, lieu d'accueil du sommet du G20