L'imam de Drancy (banlieue de Paris) Hassen Chalghoumi, qui affirme avoir été victime
d'une agression près de Tunis, a porté plainte mardi à Paris, notamment pour violences
volontaires et injures, a annoncé son avocate, Me Samia Maktouf.
M. Chalghoumi,
qui préside la Conférence des imams de France, affirme avoir été violemment agressé
dimanche, alors qu'il se trouvait en vacances en Tunisie avec son épouse et deux de
leurs enfants, par un individu qui les avait suivis sur le chemin de leur hôtel.
L'homme
qu'il accuse de l'avoir frappé et projeté à terre est un Français résidant en Suisse. L'avocat
de ce dernier, Me Pascal Garbarini, a quant à lui radicalement contesté la version
des faits rapportée par l'imam et démenti toute agression.La plainte déposée mardi
vise les qualifications de "violences volontaires avec préméditation en raison de
l'appartenance à une religion déterminée", "injures" et "menaces de mort".
Agressé
pour son amitié avec la communauté juive ?
L'imam est connu pour ses prises
de position contre l'islam intégriste et ses rapports d'amitié avec la communauté
juive, qui lui valent critiques et menaces, largement relayées sur internet. Il
affirme dans sa plainte que son agresseur présumé lui aurait notamment dit: "Le sioniste,
collabo, Juif, dégage avec tes cousins, tu mérites la mort, qu'est-ce que tu fais
en Tunisie?". "L'agresseur a cru pouvoir déduire des prises de position répétées
de M. Chalghoumi en faveur de la paix, du respect entre les peuples et de la fraternité
entre les religions, qu'il n'appartenait pas à la vraie foi, et n'était pas un vrai
fidèle", indique la plainte.
"Il s'agit, au demeurant, du mobile exact de cette
odieuse agression: châtier un imam qui ne se trouverait pas dans la vraie foi, celle
de son agresseur, c'est-à-dire l'intégrisme", toujours selon la plainte. Dénonçant
une "instrumentalisation de cet incident", Me Garbarini avait indiqué lundi que le
père et la compagne de son client, qui a été arrêté en Tunisie, envisageaient des
poursuites judiciaires contre l'imam. (AFP)
(Photo: l'imam Chalghouni à gauche
du président israélien Shimon Pérès - au centre - en mars dernier à Paris)