Le Cardinal Sandri :"De ce pas, on va seulement vers l'abîme"
La Syrie va "vers l'abîme" et le pape François a "ressenti l'urgence" de demander
que le recours aux armes cesse "avant qu'il ne soit trop tard", a fait savoir mardi
le Cardinal Sandri, expliquant les raisons de l'opposition du Vatican à toute intervention
militaire étrangère. "Considérant la course aux armements qui n'a fait que davantage
aiguiser ce conflit, et la possibilité d'une nouvelle intervention armée à l'intérieur
des frontières syriennes, le pape a ressenti l'urgence de demander un arrêt avant
qu'il ne soit trop tard", a déclaré au quotidien du Vatican, l'Osservatore Romano,
le Préfet de la Congrégation pour les Eglises Orientales, des Eglises très inquiètes
qui sont unies dans leur rejet total d'une intervention étrangère.
Le pape
a lancé dimanche un cri d'alarme pour la Syrie, condamnant toute opération militaire
quelle qu'elle soit. Il a décrété pour samedi une journée de jeûne et de prière à
laquelle il a voulu associer les autres religions et les non-croyants."La conséquence
malheureuse d'une implication d'autres pays dans le conflit, entraînant des conséquences
irréparables, est en effet prévisible", a estimé le cardinal. "Il semble qu'on ne
veuille pas comprendre ce qui est dramatiquement évident: de ce pas, on précipite
seulement (la Syrie) vers l'abîme", a-t-il observé. Le pape "s'est adressé indistinctement
à tous: à ceux qui ont les armes - en commençant par les armes de destruction massive
-- et à ceux qui les fournissent", a estimé ce cardinal, argentin comme Jorge Bergoglio.
"La logique des représailles induit une chaîne d'accusations et de vengeances
qui ne tiennent pas compte du sang versé et augmentent les rancoeurs et la haine,
brisant les liens familiaux et communautaires: ainsi la Syrie se transformera de plus
en plus en un enfer sur terre". Le cardinal a évoqué indirectement la question
de l'attaque chimique du 21 août contre des civils, attribuée au régime de Bachar
al-Assad: "Là où des crimes ont été commis, il faut soutenir les institutions et les
tribunaux internationaux appelés à vérifier et à juger de manière impartiale les violations
des droits et les crimes contre l'humanité", a estimé cet important cardinal de Curie.
(Afp)