Il y un an, le 31 août 2012, le cardinal Carlo Maria Martini mourait à l’âge de 85
ans. Archevêque de Milan de 1979 à 2002, le cardinal jésuite italien a marqué les
esprits par son sens du dialogue et son ouverture au monde. Il y a un an, des milliers
de personnes s’étaient rassemblées à la cathédrale de Milan pour lui rendre un dernier
hommage. Une messe solennelle sera célébrée samedi en la cathédrale de Milan, présidée
par son successeur, Mgr Angelo Scola.
Les hommages se multiplient pour ce
premier anniversaire. Le pape François, lui-même jésuite, a reçu vendredi matin à
la maison Sainte-Marthe, un groupe de jésuites italiens, membres de la fondation Carlo
Maria Martini, accompagnés du Provincial d’Italie. Cette fondation, créée à Turin,
ville de naissance du cardinal, veut promouvoir la formation des futurs prêtres à
travers le message de l’ancien archevêque. Celle-ci se propose aussi de promouvoir
la connaissance et l’étude de la vie et des œuvres du cardinal Martini, et de faire
vivre l’esprit qui a animé son engagement, avec une attention particulière pour le
dialogue avec les autres religions et la société civile.
Une initiative saluée
par le pape François comme un acte de justice. Le père Federico Lombardi, directeur
de Radio Vatican et du Bureau de presse du Saint Siège, qui participait à cette rencontre,
a raconté que le Souverain Pontife avait évoqué ses propres souvenirs du cardinal
Martini, en particulier le rôle qu’il a joué lors d’une importante Congrégation des
Jésuites en 1974, lorsque fut abordé dans un climat tendu le rapport entre foi et
justice.
Toujours selon le pape François, le cardinal Martini a contribué
à favoriser l’unité au sein de la Compagnie de Jésus et entre la Compagnie et le Saint-Siège,
« un homme de discernement et de paix, un prophète et un père pour son diocèse et
pour d’innombrables personnes ». Grand intellectuel, très médiatique, exégète de réputation
mondiale, figure de référence pour les catholiques réformistes, le cardinal Martini
était un homme pénétré par la Parole de Dieu et voué à l’émergence d’un monde plus
juste et humain, un homme qui n’avait pas peur d’interpeler l’Institution.
Dans
sa dernière interview, il avait averti l’Eglise qu’elle avait 200 ans de retard. L’Eglise
est fatiguée – affirmait-il – nos églises sont grandes, nos maisons religieuses sont
vides, nos rites et nos costumes sont pompeux. L’Eglise doit se réveiller, reconnaître
ses erreurs et prendre la voie radicale du changement.
Plus surprenant, une
autre commémoration s’est tenue jeudi à la Mostra de Venise. L’un des plus grands
festivals du film au monde, avec ses stars et ses paillettes, a diffusé le documentaire
Un homme de Dieu, réalisé par Salvatore Nocita. Ce film retrace les grandes étapes
de la vie du cardinal Martini entre son archevêché de Milan et Jérusalem, où il a
passé une grande partie de sa retraite. Une façon de rappeler sa grande participation
au dialogue interreligieux.