Béatification de Vladimir Ghika, prêtre victime du régime communiste roumain
Un prêtre mort dans l’une des prisons les plus dures du régime communiste en Roumanie,
Vladimir Ghika, sera béatifié samedi à Bucarest. Il avait été arrêté puis condamné
pour être resté fidèle au Saint-Siège. Il est mort en en prison en 1954, après avoir
enduré des mois de souffrance et de torture.
Sa béatification se déroulera
en présence d’une importante délégation de l’archidiocèse de Paris, emmenée par le
cardinal André Vingt-Trois. Le pape François sera représenté par le cardinal Angelo
Amato, préfet de la Congrégation pour la cause des saints.
Vladimir Ghika était
issu d’une grande famille princière, il était l’ami d’intellectuels français comme
Claudel ou Maritain. Orthodoxe converti au catholicisme, il avait étudié en France,
exercé son ministère sacerdotal dans le diocèse de Paris et avait également travaillé
au service de la diplomatie pontificale sous Pie XI.
Une figure oubliée en
France, pourtant restée célèbre en Roumanie, où son enseignement est encore suivi,
selon Mgr Philippe Brizard, directeur général émérite de l’Œuvre d’Orient,
grand connaisseur de Vladimir Ghika. Il l’explique à Antonino Galofaro :
Désireux d'être
aux côtés des opprimés, Vladimir Ghika avait créé le premier dispensaire gratuit de
Roumanie, en 1906, et s'était impliqué dans le soin des tuberculeux. Il avait également
contribué à la création du premier carmel au Japon, dans les années 1930.
Quand
éclate la Seconde Guerre mondiale, il est en Roumanie et y restera durant tout le
conflit, s'impliquant notamment dans l'aide aux réfugiés, aux prisonniers et aux victimes
de bombardements. Alors que la Roumanie passe derrière le Rideau de fer, il est arrêté
par la police communiste en 1952. Il subira un simulacre de procès et mourra en prison.
Entre
une vie laïque et une vie religieuse, la ligne de sa vie est restée la même : proche
des défavorisés, comme nous l’explique Mgr Brizard :
(Photo :
Une statue du père Vladimir Ghika, en Roumanie)