L'évêque de Goma : "Au nom de Dieu, laissez-nous vivre !"
C’est un véritable cri de détresse que lance l’évêque de Goma, dans l’est de la République
démocratique du Congo. Dans cette région frontalière du Rwanda, des combats opposent
plusieurs jours l’armée gouvernementale, appuyée par la Mission de l’ONU, aux rebelles
du M23. Le M23 est constitué d'anciens militaires congolais rwandophones qui se sont
mutinés et ont trouvé, selon la RDC et les Nations unies, un appui - en hommes et
en munitions - auprès des gouvernements ougandais et rwandais. Mais ces deux pays
limitrophes nient toute assistance au mouvement rebelle.
Dans une lettre pastorale
rendue publique mercredi, Mgr Kaboy condamne le cercle infernal des violences qui
fabrique des victimes à tour de bras, un « effroyable cauchemar ». Il souligne que
le mois d’août a été très pénible, que la psychose d’insécurité s’est intensifiée
au sein de la population. « Que de vies humaines perdues, de déplacés loin de leurs
villages et de leurs champs, misérablement massés dans des camps de fortune aux conditions
précaires – écrit-il -. Que de violations des droits de l’homme, combien d'enfants
contraints d’abandonner la scolarisation, enrôlés de force dans des groupes armés,
de filles et femmes violées ! Des actes ignobles ! ».
L’Evêque de Goma en
appelle donc à la conscience des responsables de ces événements et aux autorités compétentes.
Après deux décennies de guerres récurrentes, les habitants du Nord-Kivu sont fatigués.
Ils ne comprennent pas les véritables mobiles de cette guerre. Leurs aspirations ont
été trahies au nom des idéologies et fausses ambitions ?
Maxime Bapsères
a interrogé Mgr Kaboy
La
mort de civils tués par des obus près de Goma le weekend dernier avait entraîné des
manifestations contre la Monusco, dont le mandat est de protéger la population. Deux
manifestants ont été tués et les Casques bleus uruguayens avaient été accusés par
des témoins d'avoir tiré sur la foule, mais l'Uruguay a démenti, accusant la police
congolaise.