Commentaire de l'évangile du dimanche 1er septembre
Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche 1er
septembre, 22ème dimanche du temps ordinaire. Evangile selon Saint Luc, 14, 1a.7-14. "
Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé. " Ecoutez le Père Pascal Montavit
L’Évangile
de ce jour propose deux enseignements. Le premier est relatif à l’humilité et le second
à la gratuité. Tous deux sont extraits d’une histoire où la notion de repas est au
centre. En premier lieu, Jésus conseille de ne pas s’assoir à la première
place si nous sommes invités à des noces. Quelqu’un de plus important pourrait venir
et nous devrions, honteux, rejoindre la dernière place. Au contraire, il convient
de choisir la dernière place afin de s’entendre dire : « Mon ami, avance plus haut
» (Lc 14,10). Ce sera alors un honneur aux yeux de tous. Ce passage fut souvent mal
compris : il n’est pas un éloge de la dernière place puisque Jésus lui-même reconnaît
qu’il y aura de l’honneur à être invité à passer de la dernière à la première place.
La position adéquate peut être la première. L’enseignement que Jésus vise est donc
plus subtil. Il ne s’agit pas de choisir et de s’accrocher à la dernière place, mais
plutôt de laisser le Seigneur élever celui qu’il a choisi au temps voulu. Le cœur
de l’enseignement de Jésus est donc sur le ‘laisser-faire’ : « Quiconque s’élève sera
abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé » (Lc 14,11). L’humilité que
Jésus demande est plus exigeante qu’une simple recherche de la dernière place. Il
est un appel à prendre la place que le Seigneur nous donne, qu’elle soit la première
ou la dernière. St Paul a bien compris cela lorsqu’il dit : « Je sais me priver comme
je sais être à l’aise. En tout temps et de toutes manières, je me suis initié à la
satiété comme à la faim, à l’abondance comme au dénuement » (Ph 4,12). Dans
un second temps, Jésus parle de la gratuité. Lorsque nous donnons un dîner, n’invitons
pas nos amis, notre famille ou nos riches voisins car alors nous attendrions une invitation
en retour. Au contraire, invitons les pauvres et les estropiés, les boiteux et les
aveugles, car ces derniers ne pourront rendre la politesse. Là encore, Jésus ne demande
pas de ne plus manger entre amis ou en famille. Lui-même l’a fait souvent avec ses
apôtres. Mais Jésus invite à aller plus loin. Tout d’abord la liste des personnes
qui ne peuvent pas rendre l’invitation est étrange. Pour les pauvres, c’est logique.
Mais il y a aussi les estropiés, les boiteux et les aveugles qui peuvent très bien
rendre l’invitation. Cette liste évoque dans la Bible tous ceux qui sont
touchés en premier par la venue du Messie. Lorsque les disciples de Jean-Baptiste
vont voir Jésus pour lui demander : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en
attendre un autre ? » (Mt 11,3), Jésus répond : « Allez rapporter à Jean ce que vous
entendez et voyez : les aveugles voient et les boiteux marchent, les lépreux sont
purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent et la Bonne Nouvelle est
annoncée aux pauvres » (Mt 11,5). S’adresser aux pauvres, aux aveugles et aux boiteux
pour les inviter à un banquet est le signe que le Messie d’Israël est arrivé. Ainsi
s’accomplit la prophétie d’Isaïe (Is 29,18-19). Jésus nous dit donc que
le temps messianique est arrivé. Les pauvres sont accueillis et les malades sont guéris.
En tant que baptisés, nous sommes appelés, nous aussi, à choisir la place que le Seigneur
nous a réservée, à accueillir gratuitement les pauvres et à prier pour les malades.