Une intervention militaire en Syrie, légale ou illégale ?
La Russie a appelé ce mardi les pays occidentaux, par un communiqué, à respecter le
droit international, « avant tout fondé sur les principes fondamentaux de la charte
de l’ONU ». Une déclaration qui intervient une semaine après l’utilisation supposée
d’armes chimiques contre la population civile syrienne et alors que bon nombre de
pays occidentaux, dont les Etats-Unis ou la France, se consultent sur une possible
intervention militaire contre le régime de Bachar Al-Assad. Une intervention qui devrait,
selon le droit international, passer nécessairement par l’aval du conseil de sécurité
de l’ONU. « Une résolution du conseil de sécurité peut autoriser un certain nombre
de mesures qui sont normalement interdites par le droit international et notamment,
l’emploi de la force », explique Philippe Weckel, professeur de droit à l’université
de Nice et directeur de la revue « Sentinelle ».
Le rôle clé de la Russie
Mais
dans cette affaire diplomatique, il semble que la Russie, allié historique du régime
Alaouite, devrait bloquer par son véto tout vote au conseil de sécurité. L’universitaire
révèle cependant que l’hypothèse d’un « contournement de cet organe existe, mais seulement
dans l’hypothèse de la destruction de l'arsenal syrien d'armes chimiques ». Car M.
Weckel s’inquiète surtout de voir dans ce conflit, « la banalisation de l'utilisation
d'armes chimiques sur des populations civiles ». Une utilisation qui pourrait faire
penser à un crime contre l’humanité. Mais pour Philippe Weckel, « on peut difficilement
dans ce cas parler de crime contre l’humanité parce que cela correspond à une attaque
systématique et généralisée contre une population civile." Or, selon lui, les bombardements
en question auraient touché tant des civils que des militaires.
Des propos
recueillis par Maxime Bapsères
Le prochain sommet du G20, les 5 et 6 septembre
à Saint-Pétersbourg, devrait constituer le dernier rendez-vous pour mettre les grandes
nations occidentales d’accord sur la marche à suivre face au conflit syrien.
(Photo:
Porte-avion Truman de l'US Navy, en Méditerranée )