Un des tigres asiatiques, les Philippines, est en plein boom économique et pourtant
la population s’enfonce dans la pauvreté. Le pays a bénéficié au cours des derniers
mois d'un fort taux de croissance. Manille apparait aujourd’hui comme l’un des moteurs
de la région. Mais cela ne profite qu’aux riches et la grogne sociale monte. L’Eglise
a apporté son soutien à la marche contre la corruption et le gaspillage des fonds
publics qui a rassemblé lundi plus de 100 000 personnes, un rassemblement géant organisé
grâce aux réseaux sociaux.
A cette occasion, l’archevêque de Manille a appelé
les dirigeants politiques et toute la population à retrouver leur dignité et leur
intégrité morale. Prêtres, étudiants, hommes d'affaires, commerçants, familles de
la classe moyenne ont défilé pendant plusieurs heures, signalant l'étendue dans la
société du ras-le-bol envers ce mal endémique. Longuement applaudi, le cardinal Luis
Antonio Tagle a demandé que les pauvres et les marginaux ne soient pas laissés de
côté, il a fait appel à la solidarité et à l’héroïsme qui ont toujours caractérisé
la culture des Philippines.
Il y a quelques jours, les évêques avaient dénoncé
les abus, les vexations et les inégalités sociales. Dans une note, le président de
la Commission épiscopale Justice et paix a accusé le gouvernement d’exclure les pauvres
et les plus faibles du progrès et de la croissance économiques. Selon lui a politique
actuelle, fondée uniquement sur la loi des marchés, ne fait que creuser un peu plus
le fossé entre riches et pauvres.