Appel de Mgr Sako aux chrétiens du kurdistan irakien
Le patriarche de Babylone des Chaldéens, Louis Raphaël I Sako, a adressé aux chrétiens
du Kurdistan irakien un appel afin qu’ils "s’agrippent à leurs villages" et ne vendent
pas leurs maisons et les terrains hérités de leurs pères afin de ne pas finir dans
la condition "d’émigrés étrangers de la diaspora". Cet appel est contenu dans une
lettre adressée, le 26 août 2013, aux habitants de 40 villages chrétiens des diocèses
de Zakho et Amadhiya, récemment unifiés.
Le Patriarche a rencontré les chrétiens
des 40 villages au cours d'une visite dans le nouveau diocèse du 15 au 23 août. Dans
sa lettre, le chef de l’Eglise chaldéenne exprime sa gratitude pour l’expression de
"foi, fidélité, persévérance, patience et joie" dont il a pu faire l’expérience lors
de ses rencontres avec les chrétiens du Kurdistan irakien, qu’il qualifie de "citoyens
indigènes, ayant de profondes racines qui ne peuvent être éradiquées et remontent
à 2'000 ans".
Résister à la dispersion
Le patriarche s’appuie
sur cet enracinement millénaire pour inviter la population à suivre l’exemple de 35
familles "qui se trouvaient à Mossoul et se sont déplacées à Duhok, achetant un village
dénommé Romtha, où elles ont construit de belles maisons, une église, une école et
de nombreux vergers". Pour favoriser la résistance à la dispersion, le patriarche
invite les formations politiques animées par des militants et des dirigeants chaldéens
à mener des stratégies conjointes. Le patriarche sollicite en outre les structures
ecclésiales pour qu’elles impliquent plus largement les laïcs dans la gestion des
activités et des ressources au travers des conseils diocésains et paroissiaux.
Selon
les estimations du patriarcat chaldéen, le nouveau diocèse compte 14 500 chrétiens
chaldéens, 13 prêtres et 34 églises. Le Kurdistan irakien, considéré traditionnellement
comme un endroit sûr pour les chrétiens, est devenu pour beaucoup, au cours de ces
dernières années, "la dernière étape" en Irak avant d’émigrer à l’étranger. Selon
les observateurs, on peut en déduire que la violence ne représente pas la seule motivation
de l’exode des chrétiens hors de l’Irak. (apic/fides)