Un hommage national a été rendu au père jésuite Martin Ekwa Bis Isal, mort à 86 ans
le dimanche 18 août 2013 et enterré au cimetière des jésuites à Kimwenza en banlieue
de Kinshasa le samedi 24 août. Le vendredi soir, 23 août, le nonce apostolique,
Mgr Adolfo Tito Yllana, a présidé la messe pour le défunt dans l’église paroissiale
du Sacré-Cœur de Kinshasa-Gombe. Le père Donatien Bafuidinsoni, ancien supérieur provincial
des jésuites, a prononcé l’homélie rendant hommage à un travailleur infatigable, rigoureux
et au digne jésuite que fut Martin Ekwa. Le samedi 24 août, l’archevêque de Kinshasa,
le cardinal Laurent Monsengwo, a présidé la messe des funérailles dans la cathédrale
Notre-Dame du Congo. Il a salué la mémoire du « père du système éducatif congolais
».
Bref parcours du père Ekwa et œuvres
Au lendemain de l’indépendance
du pays, en 1960, l’épiscopat avait confié au jésuite Martin Ekwa la charge du Bureau
de l’Enseignement Catholique. Plus tard, le prêtre a dirigé l’Office international
de l’enseignement catholique et le Centre d’action pour cadres et dirigeants d’entreprises
au Congo. Le père Ekwa était une ressource pour la question de l’enseignement lors
de la Conférence nationale souveraine en 1991 et lors des Etats généraux de l’éducation
en 1996. Dans la cathédrale remplie de monde, dont des autorités politico-administratives,
le ministre de l’enseignement primaire et secondaire, Maker Mwangu, s’est dit fier
du programme de l’enseignement national légué par l’illustre disparu. Et dans les
pleurs et la tristesse, beaucoup regrettent justement de voir combien l’œuvre de l’enseignement
s’est effiloché au fil des années. En 2004, le père Martin Ekwa a publié un livre
au titre évocateur : « l’école trahie. » Il avait voulu un enseignement ouvert aux
filles et aux garçons et bien ancré dans les réalités africaines.Jean-Baptiste Malenge,
Kinshasa/RD Congo pour Radio Vatican.