Une église Saint-Louis franco-mongole à Oulan-Bator
La petite communauté catholique de Mongolie, célèbre, ce dimanche, les premiers liens
entre la France et la Mongolie initiés par le roi saint Louis. Une messe en français
sera célébrée en la cathédrale Saint-Pierre-Saint-Paul d’Oulan Bator, la capitale.
Les liens entre la Mongolie et la France remontent au XIIIe siècle. La
première ambassade de Louis IX partit en 1249, menée par un dominicain. Aucun ambassadeur
de l’Occident chrétien n’avait auparavant pénétré dans les steppes tartares où Marco
Polo ne s’aventurera que quelques dizaines d’années plus tard. Le roi de France était
alors à Chypre d’où il dirigeait la Septième croisade : il recherchait une aide militaire
pour « délivrer Jérusalem des Sarrasins », mais espérait également pouvoir reprendre
le projet avorté du pape Innocent IV de convertir le Grand Khan. Dans le contexte
géopolitique de l’Europe d’alors, la puissance militaire des Mongols semblait seule
capable de faire vaciller le monde islamique. Le califat de Bagdad était tombé entre
leurs mains. De plus, des chrétiens nestoriens occupaient de hautes fonctions à la
cour de l’empereur mongol, lequel jouissait d’une réputation de tolérance religieuse.
A Karakorum, la capitale, se trouvaient à l’époque deux mosquées musulmanes, une église
nestorienne, et douze temples bouddhiques.
Une histoire ancienne
La
première mission ne donna rien. Louis IX envoya alors un de ses amis proches, le franciscain
Guillaume de Rubrouck. Cette deuxième délégation franque eut pour résultat d’établir
de véritables liens avec le peuple mongol qui se poursuivront jusqu’au règne de Philippe
le Bel. Mais aucune conversion ne suivra. L’empereur dira même aux émissaires du roi
de France : « Comme Dieu a donné à la main plusieurs doigts, Il a donné aux hommes
plusieurs voies. Dieu vous a fait connaître les Ecritures saintes, et vous autres
chrétiens vous ne les observez pas. A nous, Il a donné des devins-guérisseurs. Nous
faisons ce qu’ils disent et nous vivons en paix. »
Depuis la révolution démocratique
de 1990, les relations franco-mongoles se sont nettement développées, d’autant que
ce pays grand comme trois fois la France est assis sur un énorme trésor : les mines
du désert de Gobi et que son taux de croissance, selon la banque mondiale, a dépassé
les 17% en 2011. L’Eglise catholique, qui fut balayée par l’avènement du communisme,
renaît également depuis l’arrivée en 1992 des premiers missionnaires philippins de
la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie. Henri de Solages, expatrié français en
Mongolie depuis plusieurs années, souligne que la célébration de la Saint-Louis, le
25 août, est une première pour la communauté catholique. (Source Eglises d’Asie)