A Madagascar, le président de l’autorité de transition, Andry Rajoelina, a accepté
vendredi sa disqualification de la course à la présidence. Il y a une semaine, la
cour électorale malgache avait annulé les candidatures de trois figures majeures de
la politique de l’île : Andry Rajoelina, l’homme fort de la Grande Ile depuis 2009,
Lalao Ravalomanana, du camp de l’ancien président renversé en 2009, et l’ancien chef
d’Etat, Didier Ratsiraka. Xavier Sartre
Le ton est grave et solennel.
Andry Rajoelina, dans son allocution, accepte de ne pas concourir à la présidentielle
du 25 octobre et de ne pas prolonger la crise politique qui mine Madagascar depuis
quatre ans. Ce qui ne veut pas dire qu’il se retire des affaires du pays. Le chef
de l’autorité de transition peut en effet compter sur deux candidats toujours en lice
qui lui sont proches pour peser sur le jeu politique.
Autre ton, autre décision,
celle de Lala Ravalomanana, la femme de Marc Ravalomanana, le président renversé en
2009. Elle aussi écartée de l’élection par la Cour électorale spéciale, elle refuse
d’être mise à l’écart. Selon elle, la liste officielle des trente-trois candidats
reconnus par la communauté internationale est « une vraie farce pour les Malgaches
». Elle n’entend rien lâcher et continuera sa bataille, mais sans dire comment.
L’équilibre
trouvé pour cette élection que les Malgaches attendent depuis longtemps, est donc
fragile. Surtout, il ne satisfait personne. Dans le camp d’Albert Zafy, ancien président,
on regrette que le prochain scrutin soit « une élection de la communauté internationale
et non pas celle des Malgaches ».
Photo : les trois principaux candidats
disqualifiés par la Cour électorale spéciale de Madagascar, Lalao Ravalomanana, Andry
Rajoelina, Didier Ratsiraka